GREG DULLI « Random Desire »
Ardente formation de Cincinnati The Afghan Whigs ont démarré au crépuscule des 80’s. Déformés, séparés, reformés… si les Whigs ont heureusement repris leur intense activité, au tournant du XXIéme siècle, leur leader Greg Dulli a démarré en parallèle une carrière solo dès 2005 et publie aujourd’hui « Random Desire », le second épisode de ses vibrantes aventures en solitaire. Un must pour l’expert JCM !
Vous avez aimé les Afghan Whigs, combo américain qui à la fin des 80’s fusionnait rhythm and blues et punk rock ? Vous allez être ravi de retrouver leur leader autour de « Random desire », nouveau projet musical plein de ferveur vénéneuse et romantique !
A la fin des 80’s, Greg Dulli s’est taillé une réputation internationale les Afghan Whigs, combo punk grunge originaire de Cincinnati, Ohio. En 40 ans de carrière, ce leader né aura écrit et composé pour le groupe huit albums tout en conduisant parallèlement plusieurs projets les Twilight Singers et les Gutter Twins pour finalement se lancer aujourd’hui dans une carrière solo. Dès les premières mesures de « Pantomima » le ton est donné. La basse rugueuse, raide et tendue, démarre doucement suivie de la voix chuchotée avec ces guitares qui cisaillent, cette batterie qui s’emballe et martèle derrière. La voix profonde et chuchotée s’élève, rauque et inquiétante, avant de monter en puissance sur fond de hurlements haletants. Les neuf titres suivants mettent littéralement le feu aux poudres. Sur « Random Desire », album tonique et habité, plane en filigrane l’ombre des Screaming Trees, de Nick Cave, Mark Lanegan ou Grant Lee Buffalo. Soit un combiné de rock indie et de mélodies pop boostées de puissantes lignes de basses, de guitares incisives, de pianos syncopés que l’on trouve sur « Sempre ». Pour charpenter le tout, il y a ces rythmiques qui alternent tempos linéaires et tourneries obsédantes prêtes à enflammer la scène. « The Tide » en est le parfait exemple.
On le redit, le fil conducteur est la voix baryton ténorisante de Greg Dulli, une voix grave et déchirante qui déclame ici les mots, comme si sa dernière heure était venue. Les textes introspectifs, d’une grande force poétique, avec ces histoires tragiques d’amour malheureux, capturent les émotions de l’auteur, qui s’entrechoquent de manière confuse et brutale avec « Black Moon ». On note aussi quelques ballades qui vous prennent aux tripes, telles « Marry Me », le poignant « Lockness » ou l’hypnotique « The Ghost ». S’il a composé la quasi- totalité des parties de pianos, batteries et basses, Greg Dulli s’est entouré d’invités de marque, à commencer par le guitariste des Aghans Whigs, Jon Skibic, du multi-instrumentiste Rick G. Nelson, de l’ex guitariste des Twilight Singers, Mathias Schneeberger, et du batteur des Mars Volta, Jon Theodore. Percussionniste compact et charnel, ce dernier possède une aisance de métronome et assène redoutables coups de pieds et de descentes de toms quand c’est nécessaire. Cela faisait longtemps que l’on n’avait entendu un tel mélange de force et de volupté dans des chansons d’une belle richesse sonore. Cet album solo est largement à la hauteur de n’importe quel album des Afghan Whigs, voire au-delà. Il est fortement recommandé.
excellent Lp