BRYAN FERRY “Live at the Royal Albert Hall «
Au tournant des 70’s, Bryan Ferry incarnait avec Bowie et Lou Reed, cette incroyable vague libératrice du glam rock, dit aussi « rock décadent ». Avec cette sublime archive exhumée de 74, “Live at the Royal Albert Hall « , on découvre enfin les versions live des glorieux covers vocalisés par le chanteur de Roxy Music sur ses deux premiers 33 tours solos « These Foolish Things » et « Another Place, Another Time ».
Si Roxy Music publie son premier LP en 1972, dès l’année suivante Bryan Ferry ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/bryan-ferry-de-avalon-a-avonmore.html ) en parfait dandy crooner pose sur sa pochette en publiant son « These Foolish Things », radieuse collec des hit singles des 60’s qui l’ont inspiré de Dylan aux Stones en passant par les Four Tops. Il récidive l’année suivante dans la même veine avec « Another Place, Another Time ». Entre temps, son collègue David Bowie a repris la même formule « juke-box/ madeleine de Proust » avec son « Pin Ups ». Si perso j’ai eu le privilège de découvrir Roxy sur la scène du Bataclan pour un concert « Pop 2 » sur Antenne 2 (France 2 today 😜), je n’ai jamais vu le beau Bryan chanter ces reprises. 45 ans plus tard, cette lacune est enfin comblée avec ce “Live at the Royal Albert Hall » exhumé des archives RCA dont la set-list repose sur les deux premiers albums solos du fameux chanteur.
Par Jean Christophe MARY
Dans ce live, condensé de « These Foolish Things « (1973) suivi d’ »Another Time, Another Place » (1974), le crooner rend hommage à ses héros de jeunesse; on y découvre un florilège de tubes des années 30, 40 et 50 ainsi que des titres rock et des classiques de la Motown qui l’ont inspiré à l’adolescence. Des chansons qui nous nous renvoient à l’âge d’or du rock’n’roll et la soul noire Américaine. D’entrée la reprise du « Sympathy For the Devil » des Rolling Stones affiche une belle puissance de frappe avec cette tournerie basse batterie implacable, que l’on retrouve tout au long du set. Idem pour ce « Baby I Don’t Care » rock endiablé ou ce « The ‘In’ Crowd » aux accords de guitare qui claquent avec derrière cette basse vrombissante qui remplit tout l’espace. « I Love How You Love Me » développe une rythmique entêtante d’un autre genre, avec une belle évolution sur le pont musical avec ce piano qui donne ce côté romantique avec cette montée en puissance du saxophone. Et puis il y a « Don’t Worry Baby » des Beach Boys, morceau envoûtant à souhait, chargé d’émotion, avec cet alliage de la voix lead et des chœurs, à vous coller des frissons. Si la liste des titres compte de grands succès tels « A Hard Rain’s A-Gonna Fall » de Bob Dylan, « Smoke Gets in Your Eyes » des Platters ou « You Won’t See Me » des Beatles, on trouve aussi deux titres originaux: l’incandescent « Another Time, Another Place » et le piano voix « A Really Good Time ».
Tout au long de cet album racé et séduisant, Bryan Ferry nous plonge dans l’effervescence d’une R&B d’une autre époque. Les arrangements de cuivres, les chœurs et le groupe qui joue soudé derrière, nous entraine dans une délicate saveur rétro romantique avec de réels instants de folie où les guitares dérapent vite en improvisations délirantes pour finir en bouquet de feu d’artifice sonore. Depuis les débuts, Bryan Ferry a toujours fait partie de ces alchimistes sonores qui vous ensorcellent, vous emmènent toujours plus loin, vers des contrées musicales aux paysages fantasmagoriques où l’imaginaire de chacun peut vagabonder au gré de ses humeurs et de son rythme. Une musique puissante et vibrante ouverte sur le monde. Du grand art de dandy surdoué !
En phase , vivement un nouvel album , c’est long depuis 2014 ………;
Je l’ecouterai bien même si je préfère ses albums solo in your mind et bride stripped bare