MORT DE LA STAR DE L’AIRPLANE ET DU STARSHIP
Il s’est éteint hier à New York, Marty Balin était seulement agé de 76 ans et l’on ignore encore la cause de son décès. Avec tout son charisme et sa coolitude hippie, il avait co- fondé le fameux Jefferson Airplane, puis son alter-ego le Jefferson Starship et mené une fulgurante carrière solo. En 76, sa voix téléportait le Starship au plus haut sommet avec l’émotionnelle « With Your Love »…Marty tu seras toujours dans nos cœurs et dans nos têtes.
Et encore un héros du rock qui disparait. Né Martyn Jerel Buchwald en 1942 à Cincinnati, d’un père feuj et d’une mère catho, dés qu’il se lance dans la musique, il choisit d’adopter le pseudo de Marty Balin et s’impose comme chanteur guitariste. Il a tout juste vingt ans lorsqu’il enregistre ses deux premiers singles avant de rejoindre un groupe folk baptisé the Town Criers. Désormais basé à San Francisco, il parvient à convaincre un groupe d’investisseurs allumés de miser sur un club, situé sur Fillmore Street, qui devient The Matrix. Mais c’est sa rencontre avec Paul Kantner- lui aussi hélas décédé en janvier 2016 voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/mort-de-paul-kantner-jefferson-airplane-a-perdu-son-reacteur.html )- qui va véritablement changer le cours de sa vie. Kantner recrute un troisième larron, le guitariste expert Jorma Kaukonen et le 13 aout 1965, avec un batteur Jerry Peloquin et un bassiste, Bob Harvey le groupe va assurer la soirée inaugurale du club de Fillmore Street. Un pote allumé de Kaukonen qui expérimentait les premiers acides avait l’habitude d’affubler tous ses potes des surnoms les plus hétéroclites. Il surnomme Kaukonen Blind Thomas Jefferson Airplane, en référence au héros du blues Blind Lemon Jefferson. Comme le nouveau groupe n’a toujours pas trouvé de nom, le guitariste va alors leur suggérer Jefferson Airplane. C’est ainsi que l’Airplane commence doucement à s’arracher à l’attraction terrestre. La suite, vous la connaissez. Rencontre avec le fameux promoteur Bill Graham, qui va bientôt les programmer dans son légendaire Fillmore West et aussi devenir leur manage. Arrivée d’une première chanteuse Signe Anderson. Départ de la chanteuse qui choisit d’élever le fils qu’elle vient d’avoir. Arrivée de l’incroyable, Grace Slick, la chanteuse de the Great Society, fin 66 le Jefferson Airplane va réellement exploser avec la sortie du premier LP « Surrealistic Pillow » et le popularité express des deux hits apportés par Slick « White Rabbit » et « Somebody to Love ». Mais, Marty Balin reprend la main sur la composition, offrant au groupe en 69 son puissant « Volunteers » immortalisé par leur performance au Festival de Woodstock. Acide, philosophie hippie, flower power… très vite le Jefferson Airplane incarne cette contre-culture californienne, un vent de liberté qui saura inspirer la jeunesse du monde entier. Mais six mois après Woodstock, l’Airplane participe au funeste Festival d’Atalmont avec les Stones où les Hells Angels tabassent à mort un jeune black dans le public qui aurait menacé le groupe de Jagger. Au cours de la baston, Marty Balin prend un mauvais coup et perd connaissance.
Marty Balin restera toujours fidèle à ce rock et à cette culture alternative
À son réveil, il décide brusquement de quitter le groupe, expliquant plus tard que toute cette violence mais aussi toutes ces drogues qui ont conduit à la mort de Janis Joplin l’ont carrément fait flipper. Il avait vraiment besoin de prendre l’air. Désormais adepte du yoga, Marty se mue également en producteur, réalisant des albums pour des formations underground de San Francisco telles Grootna ou encore Bodacious DF. Mais, en 73, il ne résistera pas à l’appel de son vieux complice Paul Kantner qui lui demande de lui composer un titre pour le Jefferson Starship qu’il venait de satelliser avec « Dragon Fly » un tout nouvel album. Balin écrit la chanson « Caroline » et s’embarque dans le Spaceship où sa voix ne tarde guère à cartonner avec ce cher « With Your Love » publié cette année du bi-centenaire US où GBD découvre entre autres San Francisco. Après une demi-douzaine de hits avec le Starship, Marty quitte à nouveau le groupe en 79 pour se consacrer à sa carrière solo. S’il remporte quelques succés jusqu’au milieu des 80’s, jamais il ne parviendra a égaler les records de l’Airplane et du Starship. Renouant de temps à autre avec Paul Kantner, Marty Balin restera toujours fidèle à ce rock et à cette culture alternative, altruiste et généreuse qui l’a toujours porté. Dans ses dernières années, tout en continuant à se produire sur scène, il est aussi devenu un peintre respecté avec sa propre galerie d’art basée à Saint Augustine en Floride. Voici deux ans, durant sa tournée américaine, il est victime d’une crise cardiaque à New York. Conduit au Mount Sinai Beth Israel , il y est opéré à cœur ouvert et passe plusieurs jours au service réanimation de l’hôpital. À sa sortie, Marty Balin se plaint de nombreuses séquelles occasionnées par son séjour à l’hôpital et non des moindres, surtout pour un chanteur-guitariste : paralysie partielle des cordes vocales perte du pouce gauche et de la moitié de la langue, escarres et lésions rénales. Il intente un procès au Mount Sinai Beth Israel. Mais, hélas, l’ami Marty Balin décède dans la nuit de jeudi à vendredi, heure de New York City, à 76 ans et de causes pour le moment inconnues, laissant le Starship et ses aficionados forcément orphelins …qui se consolent en pensant que Grace Slick à 78 ans est toujours parmi nous, pour que la légende se perpétue.