WYCLEF JEAN : « Carnival III  (The Fall and Rise of a Refugee )»

Wyclef

 

Si « Carnival III », le huitiéme album studio de Wyclef Jean est sous-titré « The Fall and Rise of a Refugee » (en français : la chute et l’apogée d’un réfugié) est tout un programme c’est qu’il résume parfaitement le brillant itinéraire de l’ex-Fugees avec ce CD aussi puissant qu’émotionnel, peut être l’un des plus aboutis depuis son « The Eclectic : 2 Sides II a Book » de 2000 porté par l’irrésistible « 911 ». Chaleureux comme les tropiques, ce « Carnaval » se joue joyeusement des codes du hip-hop, du kompa haïtien, de la soul, du rock, du reggae et de ce petit grain de folie insulaire pimenté dont Wyclef a toujours eu le secret.

 

 

WYCLEF JEAN - « Carnival III  (The Fall and Rise of a Refugee )»Dés les toutes premières mesures du tout premier titre, « Slums » on sait direct où l’on se trouve : welcome to planet Wyclef Jean, où pulse ce son chaleureusement caraïbéen, identifiable entre tous, depuis le fameux « Fu Gee La ». Saut de puce d’Haïti à la Jamaïque, pour le reggae nonchalant « Turn Me Good, » lancinante love song aux cools réminiscences de Marvin Gaye avant de plonger dans l’angélique « Borrowed Time », une puissante balade ensoleillée, qui constitue l’incontestable premier atout émotionnel de ce joyeux « Carnival ». Décidément, avec Wyclef on voyage souvent d’une plage à l’autre, direction Lagos au Nigeria pour la bien nommée et joyeusement électrochoquée « Fela Kuti ». Back to reggae roots avec la délicate balade aux accents Marleysiens « Warrior » portée par un cuivre nostalgique. Autre slow cool et chaloupé avec « Shotta Boys », suivie de l’étrange hymne au ghetto « Double Dutch », inspiré par le jeu de saut à l’élastique auquel se livrent les gamines dans la rue, comme une sorte de marelle en version US.

Boosté comme un boomer dopé au bon vieux funky old school

Wyclef

Et soudain surgit LE hit incontestable qui entraine ce « Carnival » jusqu’au fun ultime : voici « What Happened To Love », boosté comme un boomer dopé au bon vieux funky old school, qui faisait tout le succès de Kool and the Gang…tout en s’offrant néanmoins un petit trip guitare jazzy à la fin. Sacré Wyclef qui ne peut s’empêcher de métisser à tour de…voix. Épaulé par la ravissante chanteuse écossaise d’origine zambienne, Emeli Sandé, l’ex-Fugees prouve à nouveau, dans ce néo-gospel, qu’il n’est jamais aussi performant qu’entouré de femmes derrière un micro. Hip-hop au ralenti totalement dans l’air du temps façon Young Thug ou Kodak Black, « Concrete Rock » permet à l’ami Wyclef de renouer avec son joyeux et francophone kreyol haïtien. Samba cha cha cha y salsa muy caliente, « Tropicabana » porte bien son titre porté par ses cuivres et ses chœurs de vaqueros. Enfin, ce 10éme épisode des aventures de Wyclef Jean s’achève sur un hymne à…la culture. « Dieu merci pour la culture », interprété sur un piano jazzé et gospelisé…en diable, est également un merveilleux exercice vocal tout en délicatesse à la manière d’un final de comédie musicale. Bref, on dira que ce « Carnival III », qui nous en fait voir de toutes les couleurs, tient largement ses promesses de fête, d’ivresse, d’énergie et d’excentricité… Oke, kite a danse kounye a ! ( Eh bien dansons maintenant…comme on dit là-bas 😉 )

 

 

 

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