WESTWORLD BRITISH POP POWER

westworld-Voici 30 ans dans BEST, GBD rencontrait à Tottenham Court Road, pour la sortie de leur fringuant LP « Where The Action Is », le trio post-atomique Westworld, emporté par l’ex-guitariste du Generation X de Billy Idol, l’anglais Bob « Derwood » Andrews et par la ravissante baby doll yankee Elizabeth Westwood. Flash-back…

Inspiré par le film SF de 73 de Michael Crichton avec Yul Brynner en robot cow-boy killer devenu cinglé, Westworld était à la croisée des chemins de la tradition rock blues de Bo Diddley et de la modernité synthétique. Avec un look inspiré des héros de BD et un son forcément très marqué fin des années 80, le trio ne survivra guère à l’implacable essoreuse des hits parades. Après trois albums le groupe se sépare…pour mieux renaitre avec un nouveau projet baptisé Moondogg né dans le désert de l’Arizona. Puis Elizabeth & Derwood regagnent Londres et publient le premier des trois albums de Moondogg. Aujourd’hui, avec la bénédiction de Derwood, Elizabeth a reformé son Westworld pour dixit  » partager sa passion du beat box rock n roll des années 80 avec une nouvelle génération qui ne l’a pas connue à l’époque ». Welcome back !


Publié dans le numéro 248 de BEST sous le titre

BEATBOX GENERATION

Dans ce monde implacable, de rockin western technologique, Westworld était une projection d’un Disneyland futuriste où Yul Brynner, comme les autres androides du parc, était sacrifié au jeu des
mortels jusqu’à ce qu’il savoure lui- méme la révolte des boites de conserve. pour mémoire, depuis 2016 WESTWORLD a été déclinée en (excellente) série télé ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/westworld.html  ) Réincarnation pop au son des années dorées revisitées, Westworld ( le groupe) , sidérant trio hyper-actif, injecte la rage du rock immortel de Haley ou Cochran dans la quatriéme dimension épique des sequencers et autres drum machines. Bouche large et fruitée, un air éternel de ne pas vraiment sucer les glaçons, candeur provocante, look garçon manqué, la Yankee Elizabeth Westwood est une authentique bombe rock à la Joan Jett ou Chrissie Hynde. Déracinée chez les angles pour s‘adonner aux Beaux- Arts, la Belle se donne bientôt corps et âme à toutes sortes de bacchanales décibèliennes en compagnie d’un Gallois fort comme un Turc, originaire de Pontypridd -berceau de Tom Jones – et d’un chat sauvage de Fulham échappé chromosomique du légendaire Generation X. Avec l’Idol déormais solo et l’affreux Tony James, géniteur de l’abomination Sigue Sigue Sputnick, le guitariste Bob « Derwood » Andrews est le troisième survivant de I’historique gang punk a procréer.westworld-

Westworld autoproduira son fameux premier simple, « Sonic Boom Boy » et les cing cents exemplaires fabriqués seront offerts aux badauds éberlués face aux principaux magasins de disques de Londres. Sidérés, les producteurs du défunt rock show The Tube sur Channel 4 leur offrent leur premier clip et Westworld s’arrache enfin à l’attraction terrestre.
Le premier LP, « Where The Action Is » est balancé en 87, laissant entendre un guitar hero s‘électro-choquant au traitement hip hop. On compare Westworld à Bo Diddley mâtiné d’un rap détroussé par le Clash. Programmé notamment aux Transmusicales de Rennes, le trio électrique rate le coche et s’embourbe dans le no man’s land de managers indélicats qui les plantent.
Mais avec la sortie de ce nouvel album « Beatbox Rock and Roll » Westworld tente, cette fois pour de bon, la grande aventure. Et c’est à quelques encablures de Tottenham Court Road, dans le cadre champètre d’un square privé que j’ai retrouvé la Vamp, la Brute et le Truand avant leur départ sur les routes d’Europe,

« C’est fou tout ce qu’a généré Gen X !

Derwood : Au moins aucun d’entre nous n’a formé de quintet de jazz. Je n’aurais guère aimé voir l’un de nous couler dans la musak. Je crois que chacun de notre coté nous avons tenté de rester fidèle à un certain rock solide, c‘est la preuve qu’il y a donc une vie après Generation X.

Elisabeth : Et c’est tout de même plus bandant que les cloportes dans le genre Kylie Minette ou Rick
Casse-Couilles.

D: En fait, on peut maintenant révéler que Rick Astley est un ancien  stagiaire de chez Generation X, c’est flagrant dans sa musique !

On raconte que vous singez Bo Diddley et quelques géants du Rock ?westworld-

D: Normal, nous sommes des pilleurs de sépultures du rock and roll, détrousseurs expérimentés de cadavres des trente dernières année comme Bo Diddley. Tout ce qu’on écoute aujourd‘hui est un dérivé direct de cette ère grandiose où les rockers avaient encore des bonbons. Mais, hélas la
leçon est souvent mal assimilée, Tous ces pantins dérisoires qui squattent
nos écrans ne pourront jamais comprendre ; c’est une simple questions d’attitude : le rock est fun, c’est une hygiène de vie, une religion, une philo.

…avec un sens de la provoc’ comme ce pauvre doppé de Ben Johnson sur la pochette de votre single « Everything Good Is Bad » ?

E: On pensait qu’il personnifiait totalement le titre de la chanson
pour l’arrière-goût de ripoux qu’il nous a laissé au fond de la bouche. Alors, boire un café et se retrouver en vache stéroïdement dopée, quel pied juste avant la course |

D: J’adorais cette chanson de Chairman of The Board, mais mon exemplaire collector’s était foutu,
alors je me suis dit qu’il fallait que Westworld se dévoue pour que la chanson ne tombe pas tout a fait aux oubliettes des donjons de nos mémoires. »

Beatboxers du rock and roll, les Westworld montent sur le ring avec toute la bravade qui sied aux héros. Leur fusion punchée de riffs standards et de pop combattante s’inscrit sans doute dans |a vieille tradition british de la grande escroquerie du rock and roll, mais, par Suzi Quatro et Gary Glitter réunis, ça marche à tous les coups! Enrobée comme un toffee de là-bas, la petite Elizabeth n‘a pas fini de nous coller aux dents !

Publié dans le numéro 248 de BEST daté de mars 1989BEST 248

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