SAXON « Inspirations »
Après plus de 45 ans d’existence, Saxon vient de s’offrir un petit plaisir rock, sous forme d’une playlist ambitieuse de covers légendaires de ceux qui les ont inspirés, marchant ainsi dans les pas d’un Bowie « Pin Up’s », d’un Bryan Ferry « This Foolish Things » ou d’un « Rock and Roll » de Lennon. Bon, tout est relatif, il s’agit de Saxon et non de Bob Dylan ! Cependant, des Stones aux Kinks, en passant par les Beatles, Led Zep, Deep Purple, Hendrix, AC/DC, Thin Lizzy, Black Sabbath, Motörhead et Toto, tout est bon dans le cochon… heu, dans le gros son 🤣
Par Jean-Christophe MARY
Dans les 70’s et les 80’s, aux côtés d’Iron Maiden et Def Leppard, Saxon fut le fer de lance de la nouvelle vague du heavy metal British grâce à leur fameux « Red Noise », soit un son clair et puissant identifiable dès les premières mesures. Après une période d’euphorie dans les années 1980, le groupe était progressivement retourné dans l’ombre avant d’entamer une seconde carrière et retrouver une certaine respectabilité au sein de la communauté heavy metal à la fin des 90’s.
Aujourd’hui le quintet est de retour avec un album hommage aux groupes qui les ont inspirés dans leur jeunesse. Disons-le d’entrée, cet album est une véritable bombe sonore. Plusieurs raisons à cela. La première c’est le format pop de la grande époque des Rolling Stones, des Beatles, des Kinks, de Jimi Hendrix et autres Led Zeppelin. On prend ici un réel plaisir à réentendre de vraies chansons comme on savait les écrire dans les 60’S et 70’s boostées par ce son heavy rock 80’s. L’autre raison tient dans la voix singulière et impressionnante du leader, Biff Byford, qui sonne aussi incroyable et stridente aujourd’hui qu’il y a 40 ans. En collant à l’essence même des originales, on sent que Nigel Glockler (batterie) Nibbs Carter (basse), Paul Quinn et Doug Scarratt (guitares) ont attaqué ces 11 chansons avec un véritable enthousiasme. Le « Paint it Black» des Rolling Stones reste dans l’esprit ondulant de l’original mais avec un apport de guitares plus percutantes, plus lourdes, plus menaçantes. De même « Immigrant Song» de Led Zeppelin sonne ici plus nerveux , beaucoup plus ouvert que l’original. Dans le « Paperback Writer » des Beatles, l’approche musclée des guitares fait ressortir l’ambiance pop et le résultat est à couper le souffle.
Sur « The Rocker » de Thin Lizzy et « Stone Free » de Jimi Hendrix, Saxon a su sublimer ces titres en leur ajoutant une belle dose d’amour de fun et d’énergie. Le heavy metal est lui aussi mis à l’honneur à travers ce dantesque « Evil Woman » Black Sabbath et cette version démente de « Bomber » de Motörhead solidement charpentée, furieusement électrique, aussi rapide et bouillonnante que l’originale. Hormis le « Hold The Line » de Toto dont ne retrouve ni la saveur ni la magie originelle, les autres titres sont taillés dans la même veine. C’est lourd, massif puissant, on en prend plein les oreilles et on reste souvent bouche bée comme sur ce « Problem Child » d’AC/DC. Les guitares vrombissent, vous mordent les tympans, les gammes descendent ou remontent à la vitesse de la lumière, la basse est lourde à vous en écraser le plexus quand la batterie échafaude un mur de son impressionnant. L’album s’achève sur « See My Friends » single des Kinks paru en 1965, qui sonne toujours aussi actuel avec ces harmonies vocales de haut vol. Découvrez vite la relecture musclée de ces 11 classiques par un grand groupe de rock.