EELS PLAYS PLEYEL

EelsEelsEelsEelsÀ 60 ans, Mark Oliver Everett, alias mister Eels et son groupe ont livré ce vendredi 21 avril à Pleyel, l’une de leurs plus belles prestations. L’occasion de présenter leur dernier et majestueux « Extreme Witchcraft » ainsi que des chansons éternelles comme « That Look You Give That Guy », « I Like Birds », « The Deconstruction », « Last Stop : This Town », ou encore « Novocaïne for the Soul ». Le public parisien était lui aux anges et JCM s’est senti pousser des ailes … et son auréole 😇

EelsPar Jean-Christophe MARY 

Il est un peu moins de 20h30. Entouré de The Chet (guitare), Koool G Murder (basse) et Knuckles (batterie), Mark Oliver Everett apparait sous les rayons roses et violets qui inondent la scène de Eels (Voir sur Gonzomusic EELS « Extreme Witchcraft » ). Très smart, le chanteur à la dégaine un peu gauche, affiche pourtant un étonnant charisme. Dès les premières mesures du show, sa présence théâtrale et ses étranges poses dégagent une aura, notamment lorsqu’ il s’offre au public, bras en croix. Sur le plateau, par sa gestuelle singulière, l’américain est troublant. Au-delà de la beauté de son chant, de son registre de baryton à la puissance impressionnante qui n’a pas pris une ride depuis la parution de « Beautiful Freak » (1996), sa voix de crooner bluesman porte des mots intimes avec beaucoup d’émotion.  Costume rose, pantalon noir, cheveux hirsutes, barbe grisonnante et lunettes noires, ce soir la voix est à nu, puissante, rauque à souhait comme raclée par des nuits d’alcool, de cigarettes et de mauvais sommeil. Elle déclame, psalmodie, se fait menaçante ou résonne telle une prière. On croirait voir un prêcheur, béni ou maudit. Le show démarre sur « Steam Engine » du dernier album « Extreme Witchcraft » sorti en 2022. Rock soul et blues d’entrée le ton d’un donné. Tandis que The Chet répète en boucle un ostinato blues et cisaillant à la guitare, la basse lourde de Koool G Murder bourdonne tandis que la batterie mise en avant claque derrière, de manière sèche et précise. Mark Oliver Everett contorsionne ses mots, dissèque chaque note entonnée. Entre deux chansons, il blague ce qui donne un côté cocasse, plein d’humour et de gravité, parfois étrange mais toujours bon enfant. Si les titres sous haute tension électrique dominent avec « Good Night on Earth », « The Gentle Souls », « Dog Faced Boy », « Peach Blossom », les moments forts sont les sublimes ballades « Who You Say You Are », « It’s a Motherfucker », « That Look You Give That Guy », « Last Stop: This Town lou » sans oublier les émouvantes « Baby Let’s Make It Real», « Jeannie’s Diary ». Immédiatement nous reviennent en tête les clips toujours très créatifs qui illustrent ces chansons.

EelsTrès attendu, « Novocaïne for the Soul « le tube qui a fait plusieurs fois le tour du monde, reçoit l’ovation du public.  Extrêmement intimiste, l’univers de Mark Oliver Everett aborde des sujets très personnels parmi lesquelles sa famille. Le décès de son père, le physicien Hugh Everett, en 1982 a marqué son écriture, tout comme le suicide de sa sœur et la maladie qui emporta sa mère. Ses petites comptines pop romantiques sont dans la veine des grands songwriters, les Leonard Cohen, Elvis Costello, Randy Newman. Le chanteur transforme la salle en une sorte de messe païenne, où à chaque titre, la ferveur du public monte d’un cran. Impossible de ne pas se laisser envoûter par ses narrations douce et folles entre chaque chanson. Le public aura droit à des reprises très réussies de « Me and the Boy » (NRBQ), « Watcha Gonna Do About It » (Small Faces), Drummer Man (Nancy Sinatra) et le pastiche du « You Really Got Me » des Kinks devenu sous la plume d’Everett « My Beloved Monster ». Standing ovations, des bis sans fin et trois titres qui finiront de merveilleusement clôturer la soirée : la ballade rock « Wonderful, Glorious », la poignante « Earth to Dora » suivi d’une version héroïque de « God Gave Rock and Roll to You » sur les notes de laquelle le quatuor quitte la scène, face à un public droit debout, jubilant et applaudissant à tout rompre. Merci, Monsieur Everett.

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