MADONNA « Finally Enough Love »
Ce coffret 3 CD « Finally Enough Love » dresse le bilan élogieux de quarante années de carrière de Madonna qui regroupe l’intégralité de ses remixes préférés ainsi que des versions rares et inédites soit un record de 50 numéros 1 enregistrés entre 1983 et 2020. Décidément, avec toutes ces royalties engrangées et ces pluies de dollars, jamais notre « material girl » n’aura autant mérité son surnom.
Par Jean-Christophe MARY
« Bordeline » cette chanson qui tournait en boucle sur les radios en 198″, ça vous rappelle quelque chose ? En quelques mois, ce titre produit par Jerllybean Benitez, DJ spécialiste des versions longues qui secouent les dance floor new yorkais de l’époque, sera l’allumette qui mettra le feu aux poudres. Dans le clip de « Bordeline » qui tourne en boucle sur MTV, Louise Madonna Ciccione y apparaît en midinette punkette sexy avec bas résilles et crucifix, ce qui fait immédiatement scandale. Fusionnant, chœurs soul dance music post-disco à une pop effervescente, « Holiday » la chanson qui suivra enfoncera le clou avec ses petites notes de fraicheur, titre qui deviendra sa signature. La tonitruante ascension de Madona commence suivi d’une longue carrière qui changera la face de la pop music au cours des 40 années suivantes. Durant ces quatre décennies triomphales, Madonna aura introduit les sons underground dans le monde de la variété américaine, étant constamment à l’affût des modes et tendances qui infiltrent les clubs New Yorkais. Arrivée à l’aube des 80’s et de l’ère MTV, elle comprend vite l’importance de l’image. Elle créera une série de clips sexy et stylés qui lui valent une réputation de provocatrice. Ses changements de look et d’amants font régulièrement la une des magazines people et son style divise les critiques : la Belle fait parler d’elle.
Ainsi Madona enregistre une flopée d’hymnes pop qui séduiront les foules du monde entier : « Like a Virgin », « Material Girl », « Live to Tell », « Papa Don’t Preach », « Open Your Heart », « Like a Prayer », « Express Yourself » pour ne citer qu’eux. Avec ces titres dansant où la musique est inextricablement liée à la représentation visuelle, Madonna crée l’archétype de la pop star moderne et du coup ringardise les vieilles gloires de la variété, les Donna Summers, Betty Davis, Bette Midler, Shirley Bassey et autres Nancy Sinatra. Au cours de la deuxième décennie, la Madone continuera à prendre des risques artistiques, plongeant dans la R&B avec « Bedtime Stories » (1994) ou l’électro sur l’album « Ray of Light » (1998). Au cours des années 2000 et 2010, Madonna restera en quête de nouvelles sonorités, perpétuellement animée par le désir de renouveau artistique. Associé au producteur William Orbit et Mirwais (ex-Taxi Girl), elle sortira « Music » (1997), « American Life » (2003), « Confessions On a Dance Floor » (2005), albums fortement influencés par l’electro, la techno et le trip-hop. Suivront « Hard Candy » (2008) avec des collaborations avec les Neptunes et Timbaland puis « MDNA « (2012) produit cette fois par Martin Solveig et son collaborateur ancestral William Orbit. Cette compilation extensive de remixes répertorie les 50 « numéros un » du classement musical américain Hot Dance Club Songs atteints par Madonna de ses débuts jusqu’en 2020 avec « I Don’t Search I Find » dont le tout premiers vers du texte donne son nom à ce triple CD.