MADISON CUNNINGHAM « Revealer »

Madison CunninghamC’est son incontestable et massif album de l’année, pourtant ni vous ni moi n’en ont entendu parler, mais l’ami Ramon Pipin n’a de cesse de nous surprendre et ce brillant « Revealer » de la ravissante native d’Escondido, California et furieuse multi-instrumentiste Madison Cunningham le prouve de la manière la plus cinglante, portée par son folk futuriste qui ne ressemble à nul autre. Encore une bonne raison d’emprunter la « route de Madison »!

Madison CunninghamÇa fait plusieurs jours que je me demande quel est mon album de l’année… Je suis toujours en quête de ce qui saura me secouer, m’émouvoir, me surprendre, me faire bouger le pied droit en rythme ou hérisser la pilosité. Il y en a eu pas mal ces derniers mois : toute la nébuleuse Louis Cole et Knower (un fabuleux concert en juin avec un public déchaîné ! ) est d’une qualité exceptionnelle ; j’ai vu Leprous 3 fois (album « Aphelion ») avec la mâchoire sur les genoux, sans oublier Jamie Lenman et des tas d’autres. Finalement, mon choix se porte sur Madison Cunningham, cette jeune artiste de L.A. et son formidable « Revealer ».

Madison CunninghamCommençons par ce dont elle est responsable ici : Art Direction, Autoharp, Bass, Cello, Composer, Drum Machine, Drums, Engineer, Guitar, Guitar (Acoustic), Guitar (Electric), Keyboards, Mandocello, Mellotron, Percussion, Piano, Primary Artist, Slide Guitar, Sounds, Synthesizer, Ukulele, Vocals, Woodwinds Arrangement, Wurlitzer. C’est déjà une indication du talent hors-normes de la personne. On ignore évidemment les autotunes et les séquenceurs robotiques pour se plonger dans de la chair et de la sueur. Explorant des terrains audacieux, que ce soit les rythmes impairs, les guitares detunés et les paysages sonores insolites avec Mellotron, bois et percussions diverses, ses compositions sont pourtant lumineuses, avec des mélodies limpides et des refrains accrocheurs, le tout porté par une voix exceptionnelle de sensibilité et de souplesse. Elle est pour moi dans la droite ligne de Joni Mitchell, sa fille spirituelle, empruntant également avec bonheur au vocabulaire jazzistique. A l’écoute de ce « Life according to Raechel », d’une beauté renversante, où elle se met à nu en évoquant sa grand-mère disparue, je fonds…Elle va se produire bientôt en 1ère partie de John Mayer, malheureusement à l’Accor Arena. J’irai pas.

Madison CunninghamTout au long de l’année, à intervalles réguliers, j’ai tenu car j’y prends un vif plaisir, à vous faire partager avec UNBURYING THE GEMS ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=UNBURYING+THE+GEMS  ) mes coups de cœur et mes emballements. Bien que le feedback soit généralement assez étique, si certains d’entre vous sont sont touchés, que j’ai pu leur révéler des artistes peu connus dans l’hexagone, mes publications ne sont pas vaines. Merci pour les feedbacks. Et évidemment, alors que le talent, le goût de la curiosité cèdent la place au pouvoir du mainstream, alors que les soubresauts du monde nous laissent interdits, s’isoler avec « Revealer » pendant 40′, un casque sur les oreilles, c’est comme goûter un lassi à la rose dans une fête de la bière à Munich.

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