DRAKE : « Views »

Views

Pour illustrer« Views », son 4éme album-studio, on peut dire que Drake est parvenu à prendre de la hauteur en se faisant photographier à plus de 500mètres de haut, au sommet de la CN Tower aussi emblématique de son Toronto natal que peut l’être notre Tour Eiffel pour Paris. Choix judicieux s’il en est pour l’album qui culmine en haut des charts un peu partout autour du globe et qui a largement prouvé qu’il dominait outrageusement toute la scène black du moment.

ViewsOui je sais, l’album est sorti depuis le 29 avril. So what the fuck ? Fort de ses vingt titres en plus de 80 minutes, ce monument-là méritait bien qu’on s’y attarde avant de le juger. Effectivement « Views » se révèle très largement à la hauteur de ses expectatives. Certes on connaissait déjà le méga-hit « Hotline Bling » qui chantait depuis longtemps dans nos têtes et nos cœurs, mais ce hit-là est loin de rester orphelin. Dés le premier titre, l’émotionnel « Keep The Family Close » le frisson se fait sentir. Et ce n’est qu’un début. Originalement, ce « Views » était baptisé « Views from the 6 », le surnom de la capitale de la province de l’Ontario en raison de la présence du chiffre 6 sur les deux codes téléphoniques (416 et 647) de Toronto. Co-signée par Kanye West, « U With Me » pulse son beat nostalgique et émotionnel comme une séquence au ralenti. Certains reprochent à Drake l’homogénéité certaine de ces chansons, mais c’est peut-être justement ce qui fait leur force. « Feel No Ways » vibre à son tour porté par le même rythme aérien-aquatique qui file entre deux eaux, un rythme omniprésent depuis le début de l’album. C’est vrai, il y a quelque chose d’extrêmement délicat, presque féminin, qui nage dans le flow du rapper canadien. Je n’y avais jamais songé auparavant, mais celui-ci rappelle le staccato inventé par Bones, Thugs & Harmony au début des 90’s, un je ne sais quoi de secoué que l’on retrouve justement dans le précieux « Hype ». De même, il paraît impossible de demeurer insensible face au crypto-gospel de « Redemption ».

La température monte dès que paraît RihannaViews

Quant au joli duo avec PARTYNEXTDOOR sur « With You », il a tout ce qu’il faut pour séduire, speed, mais pas trop, futuriste sans en faire trop, il porte incontestablement la marque de Drake, ce style cool et désabusé, mais plein d’assurance qui peut parfois irriter ses pairs. Autre hit au fort potentiel, « One Dance feat.Wizkid & Kyla » sur son beat néo-tropical entêtant, comme son nom l’indique, est une invitation à la danse qui ne se refuse pas. Entêtante au point d’en être irritante, « Grammys feat. Future » a ce côté obsessionnel qu’ont parfois les compositions du Canadien. Comme la cerise sur le gâteau, la chantilly sur les fraises ou plutôt le chocolat sur les profiteroles, après le torride « Work », Drake remet le couvert avec la jolie plante made in Barbados, et c’est ainsi que « Too Good » porte fichtrement bien son titre; car c’est fou ce que la température monte tout de suite de quelques degrés dès que paraît Rihanna. Vertigineuse, forcément par son patronyme, la chanson-titre « Views » porte haut les couleurs d’un hip-hop résolument futuriste. Puis, comme dans tous les bons films, un générique d’enfer achève l’histoire et sur ce coup-là Drake s’est fait plaisir puisque son imparable « Hotline Bling » clôt ce quatrième épisode de ses fulgurantes aventures. Qui dit ciné dit aussi trucage, on apprend à ce propos par un Tweet émanant de la CN Tower « qu’aucune autorisation n’a été accordée au fils prodige de la ville, puisque la pochette de « Views » a été en fait totalement Photoshoppée »…sans doute histoire de décourager les écervelés qui se seraient mis dans la tête d’aller imiter leur chanteur préféré en escaladant la fameuse Tower pour refaire la photo 😉

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