DEPECHE MODE PAROLES DE FAN
Sébastien Michaud est parti à la rencontre de ces « Devotees », ces fans de la première heure qui nous racontent leur adoration inconditionnelle pour Depeche Mode, comment la musique de ce groupe les aide à vivre au quotidien. Une plongée dans l’essence même du groupe grâce à son passionné DEPECHE MODE PAROLES DE FAN qui spreadent the news around the world 🌍
Depuis ma première rencontre, à l’aube des 80’s, avec les ( jeunes) kids prodigues de Basildon, Sussex on peut dire que j’ai souvent documenté les pérégrinations soniques de Depeche Mode pour les avoir suivi de Londres à Paris en passant par LA, Annecy ou Aarhus (Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=Depeche+Mode ). Et même si au fil de ces quatre décennies, j’ai ainsi côtoyé nombre de leurs fans, notamment celles et ceux de la fameuse tournée 101, je ne me sentais pas vraiment légitime pour évoquer ce très sérieux DEPECHE MODE PAROLES DE FAN dans lequel je vous engage à plonger, car même si je ne taris plus d’admiration pour le boulot de Dave, Martin et Fletch (sans oublier Alan Wilder), véritables héros qui ont inspiré jusqu’à la musique électronique d’aujourd’hui, je n’ai jamais été fan, au sens littéral du terme, par conséquent c’est donc à Jean-Christophe MARY de vous faire partager ses notes de lecture de l’ouvrage de Sébastien Michaud.
Par Jean-Christophe MARY
Les années 80’s auront été marquées par l’arrivée de nouveaux groupes anglais abandonnant les guitares au profit de synthétiseurs. Formé en 1979 par Andrew Fletcher, Martin Gore et Vince Clarke, puis rejoint par le chanteur Dave Gahan, les Depeche Mode laissent derrière eux le son hurlant de la vague punk pour fabriquer une pop électronique dansante. En 1981, leur carrière décolle avec « Just Can’t Get Enough » et prend une dimension internationale grâce au single « People Are People » (1984). Leur synth-pop plait à la jeune génération qui se déhanche sur le tube « Personnal Jesus » tiré de l’album à succès,« Violator » (1990). Malgré le départ de leur clavier Alan Wilder (1995), les disques continuent de sortir à la chaine quand les stades affichent complet au cours de tournées mondiales. À la fin des 80’s, Depeche Mode mettait en scène huit fans nord-américains au sein de son « live-road movie » 101. Foule extatique, fans au bord des larmes ou s’évanouissant au premier rang, ce film soulignait déjà à l’époque l’importance qu’avait pris ce groupe culte dans le cœur de ces fans. Ici plus d’une centaine d’aficionados de tous pays et de tous horizons viennent témoigner de leur passion pour le groupe via leurs souvenirs, leurs parcours de vie, leurs coups de cœur, ou encore leurs vertigineuses collections de disques. Ils sont secrétaires, scientifiques, info-graphistes, enseignants, ingénieurs, vivent aux quatre coins du globe, mais composent le « black swarm », terme utilisé par les membres de Depeche Mode pour désigner « l’essaim noir » de leurs fans les plus acharnés, drainés dans leur sillage, les suivant sur plusieurs dates d’une même tournée. Les adulateurs de Depeche Mode qui s’expriment ici ont découvert le groupe entre le milieu et la fin des 80’s et citent comme référence l’album « Violator » (1990). Beaucoup ont des parcours de vie atypiques, voir pour certains de graves problèmes de santé.
Face au micro de Sébastien Michaud, ils racontent comment ils en oublient la douleur-souvent insupportable- en vivant à fond leur passion. À travers leurs témoignages poignants, on comprend mieux pourquoi un concert de Depeche Mode est l’endroit où ces fans se sentent le mieux au monde. Tout au long des 8 chapitres, les protagonistes se livrent en toute intimité. Ils racontent dans quelles circonstances, ils sont devenus des admirateurs acharnés, quels mécanismes les ont fait plonger dans l’univers du gang de Basildon (Angleterre). Ils évoquent aussi pourquoi et comment ils sont tombés sous le charme vénéneux de ces compositions entre electro pop et rock’n’roll. Le chapitre My secret Garden revient sur le sens de ces chansons miroirs, ces textes au romantisme noir qui cristallise le malaise adolescent. Un chapitre est consacré à l’univers visuel développé par Anton Corbijn à travers ses vidéos, ses pochettes d’albums et sa conception des scénographies quand un autre est consacré à la personnalité de chacun des membres, ce qu’ils représentent pour les fans, entre modèles, grands frères spirituels, ou simples rock star. Une partie du livre interroge sur le départ de leur clavier additionnel, Alan Wilder en 1995, la déception des fans et le nouveau tournant opéré à cette époque, mais fait la part belle aux show en forme de messes païennes, ces célébrations collectives qui rassemblent chaque soir des milliers de « devotees ». Dans le chapitre « See You » l’auteur nous livre les récits touchants de ces fans qui ont côtoyé de près le groupe dans les bars d’hôtels, night-club clubs, séances de dédicaces ou fêtes backstage. Le livre se termine par la confession de fans atteints de « collectionnite aigue », ceux qui chinent sur les sites marchands en ligne des singles, 45 tours, maxi promo, T Shirts, affiches, K7, comme ce fan qui a pu acquérir des copies de disquettes de sons live vendues par Alan Wilder lors d’une vente aux enchères en 2011. Un témoignage précieux et décalé qui vous éclairera sur Depeche Mode d’une manière originale.
DEPECHE MODE PAROLES DE FAN
par Sébastien Michaud Editions Camion Blanc