CHINA CRISIS : « Flaunt The Imperfection»

 

 

China Crisis

Voici trente ans exactement sortait ma kronik du troisième et brillant LP du combo pop de Liverpool China Crisis. Fan de Steely Dan, dont le guitariste Walter Becker est aux commandes de la production, j’avais craqué sur ce « Flaunt The Imperfection» aux irrésistibles accents du duo Donald Fagen-Walter Becker. Trois décennies plus tard, ce joyeux joyau pop n’a pas pris l’ombre d’une ride.

En écrivant ces lignes pour BEST cet été 85, j’ignorais encore que deux mois plus tard je me retrouverais à bord d’un Boeing 747 à destination de San Francisco où les British de China Crisis démarraient leur première tournée Américaine. En attendant de retrouver ce reportage vintage dans votre Gonzomusic favori, voici la chronique de leur LP telle que publiée dans le numéro 203 du mensuel BEST.

« Flaunt The Imperfection»

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Tiens, le nouveau China Crisis est produit par Walter Becker. Son cristallin, perfection assurée, transparence de l’émotion instrumentale, je n’ose y croire. Serait-ce LE Walter Becker, héros du Steely Dan de mon adolescence? Eh oui, après le split du Dan, tandis que Donald Fagen nous balançait son LP solo, Walter entamait sa traversée du désert. Profitant des leçons du génial Gary Katz, le voici réalisateur de China Crisis. Si le mot suave a encore un sens aujourd’hui dans la musique, c’est bien grâce à Steely Dan, les jusqu’au-boutistes de l’empire du son. Plus loin, plus fort, plus intense, Becker adapte la technique du Dan aux petits China Crisis et ce troisième LP éclipse largement les précédents. Pour ce groupe aimable avec ses, titres à tiroirs, l’effet Becker est une terrible mutation. La petite formation liverpuldienne se retrouve projetée sur le devant de la scène. « Flaunt The Imperfection» est une pièce d’orfèvrerie aussi rare dans nos années technologiques qu’une rose des sables chez Interflora. Sans un seul nuage, le ciel limpide de cet album brille de tous ses titres après l’éblouissement initial de « Black Man Ray», le premier single. Becker éclipse ses confrères et même son faux homonyme Arthur. Versant plus pop du retour anglais à la fraîcheur soft, cette « Crise Chinoise » apporte là une sacrée contribution pour surmonter la crise d’inspiration britannique.

 

Publié dans le numéro de Best 203 daté de juin 1985

 

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