CHARCOAL/ MAZINGO/ SLEAZY TOWN
Dans l’écho tonitruant du mythique Hellfest, l’ami Rachid Rara prouve qu’il n’a décidément toujours pas de persil dans les oreilles et il le prouve de la manière la plus sonic qu’il soit en nous offrant sa sélection métalleuse du moment, forte des allumés de Charcoal, de la fusion de Mazingo ou encore du hard classique mais efficace des Parisiens de Sleazy Town… rock on !
Par Rachid BARA
CHARCOAL « Rocks »
(M&O Music)
4 passionnés dans le vent d’un Hard Rock des plus Rock’n’Roll qui sent la sueur, la fornication et la bière entre Motörhead, Guns N’ Roses , Thin Lizzy, Aerosmith et Mötley Crüe. Pas novateurs pour un sou, mais de l’énergie à revendre, de l’urgence musicale corrosive et contagieuse et un sens imparable de la composition accrocheuse. Ce EP 6 titres envoie du bois, tous riffs dehors avec des solos bien sentis et percutants, une section basse – batterie des plus tonitruantes et plombées, des choeurs entraînants et un chanteur irlando-français des plus charismatiques. Vu en live au Off Hellfest by Leclerc 2024, la déflagration sonore ressentie à l’écoute de cet EP est démultipliée, belle claque, on se croirait dans un club concert de Sunset Blvd in L.A., mais non, c’était à Clisson in Loire Atlantique !
MAZINGO « Hey You »
(Le BackBeat – Baco Music)
Entre blues, rock, boogie, pop, soul et funk, le trio Mazingo propose, avec leur second album, un bien beau voyage imaginaire dans le Delta du Mississipi et autres paysages rugueux de la campagne américaine. Banjo, guitare, orgue, contrebasse batterie, harmonica, tout est réuni pour un road trip des plus excitants. Des images défilent sans cesse à l’écoute de ces 12 titres ravageurs, entre Délivrance de John Boorman, Down by Law de Jim Jarmusch, Dans la Brume de Bertrand Tavernier et Une Histoire Vraie de David Lynch. Dans ce mode Americana, les mélodies sonnent imparables dans de grands espaces sonores terriblement vivants. Ce disque sent la chaleur avec plein de rondeur, d’âpreté et de velouté. Il faut dire que la production architecturale sonore est des plus impeccable et implacable, ça transpire le souffle et la chaleur humide du bayou. Ce trio balance entre France et U.S.A. et leur groove et leur feeling nous font doucement remuer des hanches et les parties chants sont souvent lumineuses et jouissives. A noter : 2 titres chantés en français vraiment plaisants. Cet album enthousiasmant donne envie de les voir en vrai, tant on sent l’envie de partage à travers l’écoute. Une bien belle découverte…
SLEAZY TOWN « Unfinished Business »
(M&O Music)
Leur premier album de ce quartet Parisien est carrément un double-CD ! Fallait oser: 24 chansons au compteur à presque 100 à l’heure, le pied au plancher et la tête à headbanger ou dodeliner… pour un bien beau plaisir auditif régressif pour l’auditeur. Généreux dans l’effort et les mélodies accrocheuses, ce quatuor déploie un univers classique de Hard Rock’n’roll’ qui renvoie vers le meilleur de Gus N’Roses, Airbourne, Mötley Crüe, Thin Lizzy, Hanoi Rocks, Aerosmith, Rose Tattoo… Entre Glam, Hard-Rock et Southern-Rock, Andy Dean (le chanteur d’origine malgache), JJ Jaxx (guitare), Macabre (basse) et Julian (batterie) délivrent des riffs d’enfer et damnation avec une gouaille d’exception. La production sonore est aux petits oignons, bien chaude, grasse, humide et un peu sale. Les refrains sont souvent enchanteurs et donnent envie de les chanter en corps à chœurs. Ça sent la testostérone, le whisky à gogo, la bière, les Harleys, les strips, les tatouages, la baston, le cuir et les jeans… Bien sûr, ils ne révolutionnent pas le monde du rock, mais ne boudons pas notre plaisir, pas de prise de tête, usons de lâcher en prise directe et primale pour ces 24 titres diablement jouissifs pour les esgourdes.