WESTWORLD
Décalquée du fameux film SF « Westworld » de Michael Crichton en 1973, la série WESTWORLD se déroule dans un parc à thème western futuriste où les « visiteurs » peuvent se livrer à toutes les exactions qui leur passent par la tête sur des androïdes à la troublante apparence humaine. Mais un beau jour, après un update informatique baptisé « rêverie » (en français dans le texte) les robots commencent à ressentir de l’émotion. Et, comme nous le savons, il n’y a jamais très loin entre l’amour et la haine que les « hôtes » vont développer à l’égard des « visiteurs » humains. Le « monde parfait » de WESTWORLD y résistera-t-il ?
Dans le film de 73, Yul Brynner campait le cow-boy-robot qui pétait les plombs et commençait à dézinguer les « visiteurs » de son parc d’attractions modèle « Far West ». Mais c’était avant les effets spéciaux, les images incrustées et toute la technologie numérique d’aujourd’hui. Ce n’est donc pas un hasard si le générique de la série s’ouvre sur de gigantesques imprimantes 3D capables de reproduire couche par couche un cheval…ou un être humain. Avec le frère de Christopher Nolan, Jonathan Nolan pour « show-runner », JJ Abrams à la co-production et Ramin Djawadi le compositeur de GAME OF THRONES au score, avant même d’avoir entamé le visionnage, ce WESTWORLD démarrait déjà sur d’excellents augures. Avec la radieuse Evan Rachel Wood (découverte dans WEST WING, puis dans TRUE BLOOD) et toute la nostalgie du film de 73 dans l’équation, cette série ne pouvait me laisser indifférent. Dans un décor naturel de l’Utah, du plus pur John Ford et à couper le souffle, un train du Far West traverse le désert. À son bord se mêlent « hôtes » et « visiteurs ». L’un d’eux évoque d’ailleurs tout le fun de ses précédents séjours dans WESTWORLD. Arrivée dans une petite ville western idéale, où il ne manque aucun détail : du maréchal ferrant à la poussière laissée par le galop des chevaux, sans oublier l’incontournable saloon où les « belles » vendent leurs charmes pour une poignée de dollars. La blonde et belle Dolores (Evan Rachel Wood) est justement en ville pour faire quelques courses. Elle tombe soudain dans les bras du beau Teddy Flood (James Marsden) : « Tu es revenu ? » dit-elle en l’étreignant. « Je t’avais dit que je reviendrais » lui rétorque-t-il. Le beau garçon vacher raccompagne la belle jusqu’au ranch familial.
LA série de SF la plus excitante du moment
Mais, en arrivant, un drame est en train de se nouer, sa famille est massacrée par un tueur sadique. Teddy a beau être une fine gâchette, hélas ses balles d’« hôte » sont inopérantes sur les « visiteurs ». Contrairement à l’inverse, naturellement. Le tueur-humain dégomme donc sans peine le beau cow-boy, tandis qu’il tire Dolores par les cheveux pour lui faire subir les pires outrages. On frissonne. Mais, le lendemain matin, comme dans le film « Groundhog Day (Un jour sans fin) », Dolores intacte se réveille dans son lit, se lève et lisse ses cheveux, avant de descendre saluer son père. Bien entendu, les techniciens du site sont passés par là pour réparer les androïdes abimés, re-seter leur mémoire pour que tout puisse recommencer, à la plus grande satisfaction des « visiteurs » du jour de WESTWORLD. Mais, à cause d’un update intitulé « rêverie », rajouté par leur concepteur des « hôtes », le Dr Robert Ford (Anthony Hopkins), certains robots se mettent à boguer, comme le Shérif parti à la poursuite du bandit Hector Escaton et de sa bande de tueurs. Or, ces derniers finissent par débarquer en ville et se livrent à un véritable bain de sang, massacrant tout ce qui bouge, homme, femme, vieillard ou enfant…sur une version symphonique du hit « Paint It Black » des Stones, dans un grand moment d’anthologie télévisuelle. Bref, vous l’aurez compris, WESTWORLD se révèle autant captivant qu’addictif, constituant sans doute LA série de SF la plus excitante du moment. Diffusée depuis le 2 octobre 2016 sur HBO, la première saison va compter 10 épisodes. S’ils sont dans la même veine que ce pilote, WESTWORLD nous réserve de beaux jours en perspective.