So long Sire Howie Klein !

Howie KleinMagnat de l’industrie du disque, DJ radio et activiste politique, Howie Klein est décédé à l’âge de 77 ans. Cadre majeur des labels Sire et Reprise Records, il n’aura jamais cessé d’être un vaillant soutien des artistes, notamment de Lou Reed et de Madonna et ardent défenseur de la New Wave British, durant  l’âge d’or des années 1980 et 1990. Il s’est éteint mercredi après une longue bataille contre le cancer du pancréas, a annoncé sa sœur sur les réseaux sociaux. RIP Howie Klein !

howie-klein-lou-reed-Cadre dirigeant chez Sire Records à l’apogée du label, à une époque où celui-ci comptait dans son roadster des artistes tels que les Smiths, Depeche Mode, Madonna et Lou Reed. Howie Klein a ensuite été président du label Reprise de Warner de 1989 à 2001. Mais il a co-fondé le label 415 Records à San Francisco dans les années 1970, puis s’est fortement engagé dans la lutte contre la censure dans l’industrie musicale à la fin des années 1980 et au début des années 1990, avant de se consacrer à l’activisme politique dans ses dernières années.

 

 

Né à Brooklyn en 1948, Howie Klein entame sa carrière musicale à l’université Stony Brook de Long Island, où il a commencé à écrire sur la musique, puis a fait venir de nombreux artistes légendaires pour se produire dans sa fac, une programmation juste dingue pour une université à la fin des années 1960 : The Who, Jimi Hendrix, Joni Mitchell, Otis Redding, Pink Floyd, The Doors, Janis Joplin, The Grateful Dead, Tim Buckley, Jackson Browne, etc.

Howie Klein & U2

Howie Klein & U2

Après avoir passé plusieurs années à voyager en Asie et en Europe après ses études, il débarque à San Francisco en 1976. Il devient alors un fameux DJ sur la radio KSAN-FM, où il a défendu les scènes punk et alternative alors naissantes de la ville. Il y a notamment interviewé des groupes tels que les Sex Pistols, Devo, Iggy Pop, les Cramps. En 1978, il a cofondé le label 415 Records, basé à San Francisco, qui a publié des singles et des albums de Romeo Void, Wire Train, mes potes The Nuns, Translator, etc., dont plusieurs parviennent à être distribués par de gros labels. En 1987, Klein s’installe à Los Angeles pour rejoindre Sire Records, alors au sommet de sa puissance pour la musique alternative. Il joue un rôle clé dans l’arrivée de Lou Reed chez Sire Records et contribue au lancement de son album légendaire « New York », qui relance la carrière du héros du rock et est considéré par beaucoup comme son dernier grand album. Klein parlait souvent de cette signature comme d’un retour aux sources, car il avait vu Reed se produire pour la première fois avec le Velvet Underground dans le cadre du spectacle Exploding Plastic Inevitable d’Andy Warhol, en 1966, puis lors d’un de ses derniers concerts avec le groupe, au mythique night-club Max’s Kansas City, à New York, quatre ans plus tard.

 

Breakfast at the Sunset Marquis, 1992.Morrissey Howie Klein

Breakfast at the Sunset Marquis, 1992.Morrissey Howie Klein

Deux ans après son arrivée, il est promu président de Reprise Records, le label de Warner fondé par Frank Sinatra, poste qu’il occupera pendant les 13 années suivantes. Parmi les dizaines d’artistes avec lesquels il a travaillé étroitement pendant cette période, on peut citer Green Day, Ice-T, les Ramones, les Pretenders, Neil Young, Alanis Morissette, Eric Clapton, Fleetwood Mac. Au cours de ces années, l’industrie musicale, et Warner Music en particulier, a souvent été la cible de mesures de censure de la part d’organisations de droite, notamment le Parents Music Resource Center (PMRC), qui visaient notamment le gangsta rap et le heavy metal. Klein est alors devenu un fervent défenseur de la liberté d’expression dans le monde des affaires comme dans le pays. Il a été l’un des leaders de la campagne « Rock the Vote » et d’autres initiatives, et a trouvé les causes qui occuperaient une grande partie de sa vie future. Ses efforts ont été récompensés à deux reprises par le Spirit of Liberty Award de People for the American Way ; en 1999, il a partagé cet honneur avec le regretté cinéaste et acteur Rob Reiner.

Howie Klein En 2001, à la suite de la fusion malheureuse de Time Warner avec AOL, Klein a accepté une offre de rachat et a démissionné de son poste. Ironiquement, le lendemain de sa démission, son successeur a  carrément jeté le nouvel album de Wilco, « Yankee Hotel Foxtrot », déclenchant une controverse documentée dans le film I Am Trying to Break Your Heart, qui a finalement donné lieu à une guerre d’enchères pour l’album, à l’issue de laquelle un autre label de Warner, Nonesuch, a signé un nouveau contrat avec le groupe. Ironiquement ce sera la plus grosse vente de Wilco, preuve que Klein n’avait pas vraiment du persil dans les oreilles. Durant les dernières années de sa vie, Klein a publié un blog politique intitulé DownWithTyranny!, et a travaillé avec des organisations telles que Blue America et on peut dire sans risquer de se fourvoyer que l’orange n’est absolument pas sa couleur favorite.

 

 

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