DOPE LEMON « Kimosabè »
Dope Lemon. Derrière ce nom de groupe un peu étrange se cache l’australien Angus Stone, le frère de Julia Stone, du duo dream-folk Angus & Julia Stone, auteurs en 2010 du tube planétaire « Big Jet Plane ». Avec Dope Lemon Angus Stone a construit en trois albums un univers cosmique aux frontières du groove, de la soul et du rock lo-fi music des 80’s et 90’s. Aujourd’hui on vous propose de plonger dans les étendues psychédéliques de ce tout nouveau tout chaud « Kimosabè », au titre inspiré des légendaires aventures du Lone Ranger et du patronyme indien que lui a donné son fidèle Tonto, en l’occurrence Ke-mo-sah-bee…
Par Jean-Christophe MARY
Ce quatrième opus de Dope Lemon ( Voir sur Gonzomusic DOPE LEMON « Rose Pink Cadillac » et aussi DOPE LEMON AU TRABENDO ) qui-une fois n’est pas coutume- révèle le visage d’Angus Stone sur la pochette, s’inscrit dans une continuité dream pop low-fi avec des titres qui s’écoulent tout en douceur. Mélodies pop entêtantes, voix hauts perchées, le compositeur australien produit une pop psychédélique somptueuse de l’indie rock des années 90, du surf rock classique et rehaussé d’instru hip-hop. Les sonorités sont low fi 60’s, élaborés à base de guitares surf rock rétro.
D’entrée « Kimosabè » la chanson qui offre son titre à l’album est une ballade laid back mid tempo, bercée par la voix douce sucrée d’Angus Stone. Une chanson où l’on s’imagine volontiers roulant à bord d’une décapotable sous le soleil éclatant d’un été indien qui n’en finit plus. L’album prend sa vitesse de croisière avec « Derby Raceway », titre dominé par une basse bondissante et une batterie doucement groovy, lorsque « Golden God » nous entraine vers une pop moderne avec superposition de guitares, de chœurs et de voix leads savamment alambiquées. Notre curiosité monte d’un cran avec « Miami Baby » titre stonien rayonnant, porté par une rythmique groovy, une basse syncopée et des guitares glissantes qui s’entrelacent paresseusement autour de la voix trainante d’Angus Stone.
« Blue Moon Fox » fait ressortir l’héritage Black Keys avec une rythmique ensorceleuse qui semble tourner en boucle comme un vinyle rayé. L’émouvant « Broke Down Casino » est une bonne bouffée d’oxygène avec ses atmosphères festives et aériennes dotées d’une bonne dose de psychédélisme qui nous rappelle les Strokes. « Lemon Tree » est un titre attrape cœurs aux guitares déchirantes, truffées d’effets sonores, encore sous un effluve hautement psychédélique. Voilà un morceau entêtant qui rappelle les grandes heures des Stones Roses, porté par des voix hypnotiques. Un titre dont ne se lasse pas. Un titre que l’on écoute en boucle, encore et encore. L’album fourmille de mille et une trouvailles sonores avec ces effets panoramique, ici ou là une voix hip hop scandée qui contribue à susciter l’émotion chez l’auditeur. En écoutant ce nouvel album une chose est sûre : l’écriture, les progressions d’accords, la structure des chansons et le chant en particulier, tout est beaucoup plus libre que dans les enregistrements précédents. A écouter et réécouter absolument sans modération.