LOUS AND THE YAKUZA « IOTA »

LOUS AND THE YAKUZA Autrice-compositrice-rappeuse-danseuse et même mannequin, longiligne, filiforme et bien entendu irrésistible, Marie-Pierre Kakoma, alias Lous and the Yakuza revient toute en force et en séduction pour le deuxième épisode de ses aventures sonic. Dans ce tout nouveau tout chaud « IOTA », la jolie jeune femme nous parle d’Amour avec un grand A, égrène les effusions, les déceptions, comme dans un jeu d’enfant à coup de  « Je t’aime un peu, beaucoup, à la folie …un Iota ». Et c’est une belle réussite.

LOUS AND THE YAKUZA Par Jean-Christophe MARY

 

Née en République démocratique du Congo, ayant émigrée avec sa famille à Bruxelles, la jeune belgo-congolo-rwandaise avait déjà retenu l’attention des critiques et du public en 2020 avec « Gore », premier album dans lequel la chanteuse devenue mannequin tombait le masque, évoquait le racisme, se confiait sur son passé de SDF. Avant de d’évoquer ce second opus, pour ceux qui ne la connaitraient pas encore, petit retour en arrière. Dès son plus jeune âge, Lous ( comme « soul » à l’envers) baigne dans un environnement musical privilégié. Son père gynécologue écoute Mozart, Chopin, Vivaldi et Beethoven quand elle compose ses premières chansons dès l’âge de 6 ans. Lors du déménagement de sa famille en Belgique, à ses 15 ans, la jeune adolescente commence à envoyer ses premières mix-tapes au label Columbia. A dix-neuf ans, elle quitte le foyer familial. Dans la période d’itinérance qui suivi, elle vivra plusieurs mois dans la rue avant de s’installer dans un studio d’enregistrement, où elle dort, enregistre, tout en faisant divers petits boulots. C’est à cette période qu’elle adoptera le nom de scène de Lous and the Yakuza à partir de l’anagramme de Soul (âme), source de son inspiration musicale, et Yakuza, le syndicat du crime organisé japonais pour décrire l’équipe de collaborateurs qui crée ses bande sons. Dans ce 2e album très éclectique, on sent que l’on a faire à une artiste à part. Messages philosophiques et politiques, ambiance musicales issues du cloud rap et du R&B, la jeune femme initie un hip hop singulier qui se démarque par des mélodies pop colorées, des rythmiques reggaeton, du hip-hop classique et… des berceuses. Lous y parle d’amour avec un grand A, mais de manière différente et dans une forme rare : l’amour ou ce qu’il en reste une fois que la passion a déserté. À grand renfort d’auto-tune et de mélodies répétitives, les titres égrènent les effusions, les déceptions comme dans ce jeu d’enfant où l’on arrache les pétales d’une rose pour décrire son état amoureux :  Je t’aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, plus du tout… un Iota.

LOUS AND THE YAKUZA

LOUS AND THE YAKUZA

Dès « Ciel » premier titre hypnotique à l’atmosphère cotonneuse et rêveuse, on plonge dans un bain de jouvence ouaté. Un titre vaporeux et ensorcelant où se mêlent émotion et gravité. Si « Kisé » est lui porté par des rythmiques dance, « Takata » parle du désir impulsif sur une rythmique très marquée, en référence à ses racines africaines. « La Money » raconte lui le manque de tendresse et rappelle un peu l’univers de Rihanna. Avec ce pied de grosse caisse qui tape en avant, en opposition à la guitare acoustique, l’atmosphère devient plus menaçante au fur que le titre se déroule. Sur “Hiroshima” le désir devient incandescent jusqu’à la brûlure quand “Yuzu balade” plus cotonneux traite lui de la dépendance affective. Sur « Lubie », Lous convole en duo avec l’excellent rapper belge Damso. Entre rap et comptine pop, ce beau mariage de voix est porté par une guitare acoustique et un flow éthéré.  Sur le furieux, “Kis » la belle évoque l’amitié quand « Interpol » évoque le manque de sa famille. Ici chaque texte interpelle, raconte sous un angle nouveau ce qu’est être une jeune femme noire dans le monde du showbiz, pointe le succès, la survie, l’argent, le rejet. Voilà pour l’album. Maintenant, on a hâte de vérifier si ce bel équilibre tient aussi bien la route en live que sur disque. Réponse : le 4 février à La Cigale. À bons entendeurs…

 

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