ARLO PARKS “Collapsed in Sunbeams”
De son vrai nom Anaïs Oluwatoyin Estelle Marinho, la jeune Arlo Parks est autant née de sangs mêlés que sa musique pratique un addictif métissage. Avec ses origines entre Tchad, France et Niger, la talentueuse chanteuse grandit à Londres, mêlant habilement soul, pop, jazz et hip-hop pour inventer son propre son, aussi cool que contemporain entre Lily Allen et Sade. Et l’on ne peut forcément que succomber à ses irrésistibles balades… like a walk in the Parks 😜
Par Jean-Christophe MARY
C’est la surprise du printemps. Totalement inconnue il y a encore quelques mois, et voilà que les rédactions succombent une à une sous le charme d’Arlo Parks et de sa petite pépite pop néo-soul. Vous n’avez pas fini d’en entendre parler.
Mélodies ciselées, voix délicate et sucrée de Sade, Blood ou encore Orange, Celeste, la Londonienne apporte une bouffée d’air frais au cœur d’une néosoul qui avait un urgent besoin de relève. À l’image de ce sang mêlé nigérien, tchadien et français qui coule dans ses veines, Arlo Parks possède l’art et la manière d’associer à ses sonorités pop une soul music et un rhythm & blues racés. Voilà la recette d’une musique riche de sonorités aux mille et une couleurs, soit une pop excentrique, poétique et envoutante. Fan de littérature et de poésie, Arlo Parks construit ses morceaux comme autant de petites histoires. « Collapsed In Sunbeams » nous téléporte jusqu’à une autre époque, celle des 90’s avec cette voix enfantine et ce mélange de guitares jazzy et funky, basses dansantes et rythmiques hip-hop down-tempo. La jeune femme développe une écriture et une composition singulière, avec des intermèdes poétiques, qui rendent chaque chanson absolument unique. En ouverture, « Hurt » et « Too Good » captivent toute notre attention sur fond de pop mélancolique et contemporaine, avec ces groove élégants, ces superpositions de chœurs, ces voix leads savamment alambiquées. Notre attention monte d’un cran sur « Hope » avec ce piano, cette voix ensorceleuse, sur ce refrain catchy derrière un magnifique halo de guitares subliminales. Ce titre est une drogue auditive, dont on ne peut se passer. « Caroline » nous envoie une bonne bouffée d’oxygène avant une montée toute en apesanteur avec l’ensorcelant « Just Go ». Véritable tube en puissance, ce morceau entêtant s’écoute lui aussi en boucle. De part en part sur cet album, la musique est construite avec intelligence et prend le parti du son aux riches couleurs du plaisir, de l’humour et de la fête, comme le témoigne le très déroutant « Portra 400 ». Saluons donc ce premier essai aux titres accrocheurs et festifs, échafaudés autour de langoureuses boucles trip hop en cool tempo. À tout juste 20 ans, Arlo Parks n’en est qu’à son premier coup d’essai et le résultat est tout simplement …magnifique. Je vous laisse imaginer combien de chefs-d’œuvre, elle pourrait encore publier dans les années à venir.