TEXAS : « Texas 25 »
25 années écoulées en un éclair, les Ecossais de Texas publie un « Best of » particulièrement futé où l’on retrouve d’abord 4 compositions inédites et 8 titres qui ont marqué l’histoire du groupe…mais revisités, ré-enregistrés et repensés dans une pure optique soul-music cool particulièrement rafraichissante.
Fondé en 86 à Glasgow, sur les bases de Hipsway, sa formation précédente, par Johnny McElhone, Texas propulsé par le charisme de sa jeune chanteuse, Sharleen Spiteri, percute la légende avec son single « I Don’t Want a Lover », clin d’œil au « Love Twins » où Marvin Gaye susurre à Diana Ross « I want a lover, not a friend » (je veux une maitresse pas une amie). Sharleen au contraire chante « I don’t want a lover, I just need a friend » (je ne veux pas d’un amant, j’ai juste besoin d’un copain). 25 ans plus tard, Texas peut fièrement arborer huit albums à son actif. Car si le sort a su leur être souvent aussi faste que parfois funeste, les Ecossais n’ont jamais démérité, jamais sacrifié leur idéal rock cool mâtiné de cette musique noire si pure qui a toujours abreuvé le fond de leur sillon. A l’instar de « Say What You Want » au groove léger où toujours en hommage à Marvin Gaye Sharleen chante » When I get that feeling… » comme lorsque Marvin vocalisait dans son tout dernier album « When I get that feeling…I got sexual healing ». D’ailleurs à nouveau Texas a traversé l’Atlantique pour gagner cette Amérique qui les avait tant inspiré à leurs débuts pour s’extraire de la grisaille de la crise qui frappait leur ville natale. Sharleen, Ally et Johnny s’étaient inventé une Amérique imaginaire, en 2015 ils y sont pour de bon pour enregistrer ces douze chansons dans le Queens, à New York, avec les producteurs Truth & Soul qui ont collaboré avec Amy Winehouse ou Adele.
Soul cool
Le résultat est incontestablement positif, les hits «tels que « Halo » ou « Say What You Want » boostés par les cuivres et la soul des 60’s trouvent de nouvelles couleurs Kodachromes un peu comme des instantanés pris avec l’appli Hipstamatic pour l’iPhone. Super également de retrouver « Inner Smile », la radieuse composition de Greg « New Radicals » Alexander en version langoureuse et pulsée. De même, si « I Don’t Want a Lover » a conservé les guitares d’Ally en mode « Paris-Texas », elle devient plus nonchalante, plus cool. Quant aux nouvelles chansons, forcément moins (re) connues que les autres, elles restent d’un excellent niveau. Ainsi « Start A Family » qui revendique sa douce blackitude ou « Supafly Boy » carrément 60’s qui rappelle le fameux « Runaway » » de Del Shannon. Mention spéciale à la jolie « Say Goodbye » dont le beat rafraichissant évoque ostensiblement celui d’Amy Winehouse. Bref, Texas peut afficher fièrement son quart de siècle…et repartir pour 25 années de plus, nul ne s’en plaindra.
(Voir sur gonzomusic.fr dés lundi « Texas au Texas », mon reportage en couverture du numéro 257 de Best publié en Décembre 1989)