THE OA
Une bien étrange aventure de SF, décidément, diffusée sur Netflix. La série retrace l’histoire d’une jeune femme, Prairie Johnson, alias THE OA, disparue depuis sept ans qui réapparait soudainement de manière dramatique. Hélas, atteinte d’amnésie, elle ne se souvient de rien, sauf qu’avant sa disparition, elle était aveugle et qu’elle a soudain recouvré la vue. Au-delà de son ingénieux mystère, la particularité de THE OA c’est Brit Marling, la show-runneuse de la série qui tient également le rôle principal, tandis que son plus vieux meilleur pote de fac assure la réalisation. Et depuis TWIN PEAKS sans doute, on n’avait guère connu d’histoire aussi singulière.
Une fille blonde au milieu d’un pont autoroutier…et elle saute… et l’on songe immédiatement à Ronette Pulaski, qui réapparait totalement hébétée et en chemise de nuit, sur un pont de la banlieue de TWIN PEAKS dans la mythique série de Lynch. Il y a un je ne sais quoi de TWIN PEAKS dans THE OA…mais pas seulement. Coté réapparition on songe également à THE 4400. Quant à l’imagination du scénario, on est là dans un registre aussi étrange que STRANGER THINGS. Bref rien que du bon chez THE OA. Et ce, dés la toute première séquence.
« – Clignez deux fois des yeux si vous pouvez m’entendre.
– Depuis quand suis-je dans les vaps ?
– 3 jours…
– Pouvez-vous me dire d’ou viennent ces cicatrices ; au moins, dites-moi votre nom. Vous êtes au Saint Louis Hospital..mais quel est votre nom ?
– Je suis l’OA. »
Dialogue surréaliste avec cette amnésique qui porte de bien étranges cicatrices dans le dos. Ses parents, alertés par vidéo postée sur YouTube où on la voit sauter du pont, se rendent à l’hôpital. « Qui sont ces gens ? » demande l’OA. Mais, lorsqu’elle touche le visage de la femme en fermant les yeux et malgré son amnésie, elle reconnait sa mère. « Maman ? » dit-elle. « Son vrai nom est Prairie Jonhson. C’est notre fille, Prairie, mais elle n’a jamais vu notre visage auparavant. Lorsqu’elle a disparu voici sept ans, elle était aveugle. » Prairie rentre chez elle… où l’attend une foule de curieux et de reporters qui veulent tous voir « la miraculée du Michigan ». De retour à la maison, elle redécouvre des sensations familières comme de marcher sur le tapis de sa chambre.
Inutile de venir si vous ne laissez pas votre porte d’entrée ouverte
Pairie rencontre Steve, son voisin, qui lui propose un drôle de deal : si elle veut bien l’aider, lui l’aidera. Un truc qu’il nomme « Strangers on a train » en référence au film d’Hitchcock du même titre (« L’inconnu du Nord Express ») Or elle a besoin de cinq gars costauds et flexibles qui doivent la rejoindre dans la maison abandonnée, juste à côté de chez eux. Il lui fournit l’accès internet dont elle a besoin. Elle, en échange, se fait passer pour la nouvelle belle-mère de Steve pour aller voir la prof principale qui veut le virer du lycée pour violence aggravée contre un de ses camarades. Puis elle tourne une vidéo, qu’elle poste sur YouTube : « j’ai besoin d’aide … », lance-t-elle, avant d’ajouter sibylline , « Nous entamons notre voyage pour la frontière, ce soir à minuit, dans la maison abandonnée. Inutile de venir si vous ne laissez pas votre porte d’entrée ouverte, car vous devez m’inviter à entrer . » Message pour le moins laconique, non ? Finalement, 5, dont la prof, la rejoignent et elle leur dit : « je vais vous raconter mon histoire depuis le début et ainsi vous allez pouvoir m’aider à aider des gens que vous ne connaissez même pas. Vous devez fermer vos yeux et imaginer que vous êtes là, que vous êtes avec moi. Car vous êtes moi. » Et c’est ensuite qu’elle raconte son histoire. Elle s’appelle en fait Nina. Elle est née et a grandi en Russie, fille d’un très riche oligarque qui vit dans une grande maison dans un domaine privé réserve à la nomenklatura. Chaque matin un bus scolaire passe prendre les enfants pour les conduire à leur école privée. Mais ce matin-là, le bus dérape et tombe dans un lac glacé.
« Tous les enfants sont morts ce jour-là…y compris moi. », poursuit-elle. Nina/Prairie retrouve sa mère morte dans une dimension parallèle, qui lui offre alors de revenir à la vie, à condition qu’elle renonce à la vue, car elle ne doit pas voir tout ce qui advient ensuite. Et c’est ainsi qu’elle perd la vue, en regagnant le monde des vivants. Vous l’aurez compris, chez THE OA rien n’est jamais simple et les apparences sont souvent trompeuses. Avec une première saison chez Netflix constituée de huit épisodes, tous diffusés le même jour, on peut parier sans risquer de se tromper qu’une saison 2 de cette climatique série est déjà dans les tuyaux.