SHOES « Boomerang »

shoesVoici 42 ans dans BEST GBD succombait à nouveau à la pop insouciante des Shoes de Zion en Illinois – ne pas confondre avec les frenchies the Shoes qui eux nous viennent de Reims – qui l’avaient subjugué par leur petit hit « Tomorrow Night » avant de percuter à nouveau notre imagination avec ce puissant « Boomerang » au rock si oxygène. Flashback…

shoesPublié dans le numéro 171 de BEST

 

C’était il y a tout juste trois ans. Si la scène avait été tournée pour une série américaine, on aurait d’abord survolé la route et, par un zoom avant, l’image se serait fixée sur une Buick 1950 bleu clair aux formes aussi rondes qu’une paire de fesses. Le dialogue entre elle et lui dans l’habitacle importe peu, tout comme les panneaux verts du Santa Monica Freeway et les Greyhounds étincelants qui foncent comme de gros suppositoires. Seuls comptent les canaux gauche et droit de KROQ Pasadena en FM et stéréo. Une mélodie pop et nerveuse sur deux guitares et des vocaux aux harmonies complètement inspirées des Byrds forme une B.O. parfaite pour cette scène de série T.V. imaginaire. Et le D.J. annonce du plus profond de ses narines : « … That was « Tomorrow Night » from the Shoes ». Je n’avais jamais entendu parler de ce groupe de Zion, près de Chicago, ni de son surprenant « Black Vinyl Shoes », un premier LP autoproduit sur un TEAC 4 pistes. Le hit de KROQ était extrait de « Present Tense », le premier album Elektra. Il sera suivi en 81 de « Tongue Twister » enterré par le label manager Elektra de l’époque qui ne jugera pas bon de le sortir en France. RIP les Shoes ? Heureusement non. C’est facile mais ils reviennent avec « Boomerang », un parfait exercice de style pop (qui n’a rien à voir avec le nouvel Ello et Jacni). Les Shoes se produisent seuls, pratiquent tous des percussions diverses et placent leurs quatre voix sur tous les morceaux. La musique des Shoes se classe parmi Ies meilleures du genre comme le Paul s Collins Beat , les Waitresses ou le Knack du début. Les deux frères Murphy et gary Klebe composent des chansons pour roadrunners qui filent à Mach 3 ou 4. Ils assument parfaitement l’héritage Beatles sans sans se contenter de le reproduire. Il suffit d’écouter « Double Talk ou « The Tube » pour s’en convaincre. Les Shoes prouvent qu’on peut être perfectionniste sans glisser dans le piège de la surproduction. S’ils avaient traîné dans les clubs de New-York au lieu de s’enfermer dans une cave durant cinq ans, ils seraient peut-être devenus des jumeaux des Ramones… Mais les Shoes fuient la scène et le monde, ils n’ont jamais vraiment quitté leur Zion natal. Peut-être cherchent-ils à préserver une spontanéité fiévreuse où puiser Ieur énergie ? Les Shoes n’ont pas besoin d’amphés ou de caféine, il parait qu’il suffit juste de respirer l’air de Zion.

 

 

Publié dans le numéro 171 de BEST daté d’octobre 1982BEST 171

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