LINDSEY BUCKINGHAM/ CHRISTINE MCVIE : « Lindsey Buckingham/ Christine McVie »
Cela aurait dû être le 18éme Cd studio de Fleetwood Mac, mais, hélas, Stevie Nicks s’est désistée au dernier moment, laissant ses collègues Lindsey Buckingham et Christine McVie en parfait tête-à-tête inédit. Car,si déjà en 73, Nicks et Buckingham avaient publié leur album en duo « Buckingham Nicks », jamais Lindsey et Christine ne s’étaient ainsi retrouvés pour un tel duo musical. Enfin, presque puisque Mick Fleetwood y assure les batteries, John McVie la basse et le producteur Mitchell Froom, l’ex-mari de Suzanne Vega, quelques claviers. Bref vous l’aurez compris, c’est presque un nouveau projet de Fleetwood Mac… allez disons à 75% au moins. 😉
Pour paraphraser Shakespeare : Fleetwood Mac or not Fleetwood Mac, telle est la question ? Et elle est cornélienne. Résumé des épisodes précédents : en 2014 après que Christine McVie eut rejoint Fleetwood Mac, pour une tournée de 33 dates à travers les USA, elle décide alors d’enregistrer avec Lindsey Buckingham. Les deux FM se retrouvent en terrain connu, le studio D du Village Recorder de Los Angeles, où ils avaient déjà capturé le double « Tusk » en 1979. En un peu plus de deux mois, près de huit titres sont enregistrés. Ils devaient servir de socle au nouvel album de Fleetwood Mac. Mais c’était sans compter avec Stevie Nicks. Elle annonce d’abord son retour en studio avec Lindsey et Christine…pour mieux se dérober par la suite et se consacrer à son propre album solo « 24 Karat Gold : Songs from the Vault ». Deux ans plus tard, les deux autres se disent qu’il ne faut pas laisser perdre de telles compositions et se remettent au travail pour achever l’album. Deux titres plus tard ce « Lindsey Buckingham/ Christine McVie », en référence directe au « Buckingham Nicks », est enfin achevé et à son écoute on se dit qu’il aurait effectivement été dommage de laisser perdre ces chansons. Car sur ces dix compositions, on peut compter sur au moins trois hits solides : la lumineuse « In My World », l’insouciante « Lay Down For Free » et l’addictive « Carnival Begin ». Petite revue de détails d’un joli projet taillé pour la chaleur de l’été.
« Sleeping Around the Corner », qui ouvre l’album sur un acoustique optimiste, ressemble à une version néo hippie cool d’un classique de Fleetwood Mac. Et pourtant : une première version de cette même chanson était sortie en bonus track du dernier album solo de Buckingham « Seeds We Sow ». On peut dire que c’est ce qu’on appelle avoir de la suite dans les idées. Néo rock 60’s revisité, « Feel About You » est une composition aussi insouciante que rétro cool et brillante. Elle porte fièrement les signatures de Lindsey Buckingham et de Christine McVie, une collaboration qui évoque un peu « The Chain ». Mais c’est avec « In My World », ce joli brin de hit entrainant, que commencent vraiment les choses sérieuses. Portée par une mélodie stratosphérique, elle vibre d’un optimisme aussi fun que sensuel, qui donne envie de chanter sous la douche. Gage de qualité, ce titre superbe est d’ailleurs co-signé par Mitchell Froom. Presque country, et pour le moins champêtre, « Red Sun » est une insouciante composition absolument intemporelle et c’est justement cet optimisme-là qu’on affectionne tant chez Fleetwood Mac.
L‘amour est fait pour durer
Balade acoustique et tendre, à la fois magnifique et intimiste, « Love Is Here to Stay » associe la voix de Lindsey aux chœurs de McVie pour une tendre mélodie, portée par de superbes sons de guitare pour nous rappeler, si l’on pouvait l’oublier que « l‘amour est fait pour durer ». Plus Fleetwood Mac en version « Tusk », « Too Far Gone » est sans doute la plus rock, la plus classique, on dirait un peu « Urgent » de Foreigner et, en tout cas, la plus boogie de ce projet bicéphale. Love song intemporelle et seconde meilleure composition de cet album « Lay Down For Free », même si elle sonne très Lindsey Buckingham est pourtant co- signée par Mitchell Froom. Simple et lumineuse, elle porte en elle tout ce qui fait la magie de Fleetwood Mac, ce je ne sais quoi, qui donne toujours la sensation que le soleil brille même lorsqu’il est absent. Mélancolique, « Game of Pretend » est un slow au piano, une composition classique de Christine McVie qui évoque « Oh Daddy », sur « Rumours », par exemple. Après l’optimiste « On the Show », au super refrain entrainant, ce drôle d’album s’achève par le somptueux « Carnival Begin » porté par la voix de McVie, dont la super mélodie se révèle tout simplement addictive. C’est incontestablement le 3éme hit de ce projet. Et si l’on devait ne qualifier qu’en un seul mot cet album « Lindsey Buckingham/ Christine McVie », cela serait indubitablement « estival ».