LEONARD LOWDOWN BROWN « Street Party »
C’est un blues gorgé de soul, de gospel et de soleil, un blues où le good groove coule comme le chocolat chaud sur les profiteroles et c’est bien le pari gagné par le chanteur guitariste américain Leonard Lowdown Brown avec ce deuxième album produit et publié par l’association chère à nos cœurs : Music Maker Relief Foundation. Car comme son nom l’indique le festif « Street Party » distille son good groove comme le vieux Bourbon dans l‘alambic pour mieux nous faire tourner la tête.
C’est sans doute un signe du ciel si Leonard Lowdown Brown a poussé ses premiers cris à Gary, dans l’Indiana, la ville qui nous a donné Michael Jackson, ses Jackson 5 et toute sa funky fratrie. Car c’est bien dans cette petite localité de 70.000 âmes située à quelques encablures de Chicago que notre ardent bluesman pousse ses premiers cris, au sein d’une famille de neuf frères et sœurs, dans une maison remplie de musique. C’est ainsi que Leonard Brown a passé son enfance à chanter dans des chorales gospel et à développer son ardent jeu de guitare. Ouvrier pour General Electric, il est bientôt muté à Houston au Texas et son style débonnaire lui ouvre les portes de la scène blues locale où il est surnommé « Lowdown » pour son puissant et grave timbre vocal. Un beau jour, sa petite amie Jennifer fait parvenir un paquet contenant un courrier et des enregistrements à Tim Duffy, le boss de Music Maker Relief Foundation ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=Music+Maker+Relief+Foundation ), qui tombe immédiatement sous le charme et décide de parier sur lui en produisant son premier CD. Le reste appartient à l’histoire du blues et avec ce bouillant « Street Party » , Leonard ne devrait pas manquer de captiver toute l’attention de public. De l’intro baptisée « Theme » porté par une chorale gorgée de soul et un feeling délicatement 70’s à la Isaac Hayes jusqu’au dernier titre le climatique « Big Blue Show » aux échos insouciants d’un Johnny Guitar Watson, Leonard Lowdown Brown ne cesse de séduire. Furieusement gorgée de soul, à la manière d’un hit d’Otis Redding, la chanson-titre nous entraine du coté le plus ensoleillé du groove. Pur blues à la moiteur du bayou, on se laisse porter par tout le classicisme de la love song « I’m Gonna Take Care of You » où se distingue la dextérité du guitariste. Plus style Chicago blues, « I Need Help » projette tout le spleen de la longue route du musicien fauché jusqu’à la reconnaissance tellement méritée, tout comme la suivante « Don’t Wanna Get Up Blues » où la grosse voix de Leonard fait des miracles émotionnels.
Mais c’est bien la volcanique et fort bien nommée « Mojo Bag » qui se révèle sans doute la plus magique de cette « fête de rue », portée par ses chœurs gospel et toute sa ferveur. Retour au pays du blues good groove avec « News With Blues », un autre morceau de bravoure du projet. Enfin, il faut aussi compter sur l’autobiographique « Houston Bound », qui retrace son départ de Chicago pour le fameux job à Houston qui va bouleverser son parcours, lui ouvrant les portes des scènes locales et qui mènera à sa rencontre avec sa Jennifer, puis avec Music Maker qui agira tel le bon génie dans la bouteille, exauçant son vœu le plus cher : publier des disques de blues. Mission accomplie pour Leonard Lowdown Brown !
