JONI MITCHELL  « Archives Volume 4 : The Asylum Years 1976-1980 »

Joni MitchellSuite à la réédition des quatre premiers albums de Joni Mitchell en 2021, le label Rhino propose « The Asylum Years 1976-80 », un coffret vinyle de 6 CD et 5 LP regroupant démos, titres live ou inédits, entièrement remasterisés qui comptent sans doute parmi les LP les plus cruciaux de la « Lady of the canyon » pour un indispensable et émotionnel retour en arrière.

Joni MitchellPar Jean-Christophe MARY 

Après avoir réalisé quatre albums acclamés par la presse et le public dont son chef-d’œuvre « Blue » (1971) ( Voir sur Gonzomusic    JONI MITCHELL  « Archives Volume 4 : The Asylum Years 1976-1980 »), Joni Mitchell ( Voir sur Gonzomusic   https://gonzomusic.fr/?s=joni+mitchell)  quitte Reprise Records pour rejoindre le tout jeune label, Asylum Records. Au cours des 8 années suivantes, la chanteuse enregistrera les titres les plus acclamées de sa carrière tout en changeant sa direction musicale, incorporant de nouveaux éléments « jazz » à son écriture.
Tout au long de la seconde moitié des années 70, Joni Mitchell a continué à innover de manière créative à travers une exploration intrépide et fluide du jazz. Plutôt que de suivre le même chemin pop folk des débuts, elle a défié et réinventé son style avec une fusion jazz-folk des plus singulière. Ce son innovant a pris forme à travers « Hejira » (1976) qui fût rapidement disque d’or. On retrouve ici les influences pop folk des premières années notamment « Song for Sharon » enregistré live à Fort Worth le 16 mai 1976 dont les harmonies vocales droites et concises, rappellent fortement « Woodstock » paru sur « Ladies of the Canyon » (1970). Enregistré durant l’été 1976 avec le bassiste Jaco Pastorius, « Refuge of the Roads » renvoie aux arrangements de « Barangrill » paru sur « For the Roses », tandis que « Coyote » (mars 1976) au tempo rapide titre et à la guitare syncopée fait lui penser à « Chelsea Morning » de « Clouds » (1969). D’emblée, on dénote que ces nouvelles compositions pop sont très ouvertement orientées vers le jazz.  Tout droit sorti d’un club de jazz enfumé, « Blue Motel Room » est un slow doux et langoureux.

Joni Mitchell« De « Furry Sings the Blues » à « Amélia » en passant par « Hejira », les autres chansons explorent intelligemment formats expérimentaux sur des tempo lents.
Avec le double album Don Juan’s Reckless Daughter (1977), Joni Mitchell perdra une grande partie du public pop acquis avec « Court and Spark » (1974 ). A partir de cet album considéré plus « difficile » les fans de la première vont progressivement décrocher de l’univers de Joni Mitchell. Et pourtant les démos de « Paprika Plains » et « Otis and Marlena » aux percussions endiablées, recèlent de belles saveurs hypnotiques.
Les Mingus Sessions, enregistrées entre Juin, Juillet 1978 et 1979 recèlent de délicates parties musicales telles « God Must Be a Boogie Man », les très planants « A Chair in the Sky » et « Sweet Sucker dance » ainsi que l’atmosphérique « The Wolf That Lives in Lindsey » toujours avec la présence de Jaco Pastorious à la basse. Parmi les autres sommités figurent Herbie Hancock (piano électrique), Wayne Shorter (sax soprano), Peter Erskine (batterie), Don Alias ​​(congas) et Emil Richards (percussions).

Joni MitchellOutre les premiers enregistrements et prises alternatives des sessions de « Hejira », « Don Juan’s Reckless Daughter « et « Mingus », ce coffret couvre aussi l’une des périodes live les plus prolifiques de sa riche carrière. On y trouve de puissants morceaux live de son passage dans la « Rolling Thunder Revue » de Bob Dylan lors de la tournée aux États-Unis de 1975 et 1976, au festival Bread & Roses ainsi que le rassemblement antinucléaire à Washington, le 6 mai 1979. Mais surtout ce coffret contient des titres extraits de la tournée US de 1979. Les 28 titres enregistrés live au “ Forest Hill Tennis Stadium” (25 août 1979) constituent ainsi une bonne rétrospective de sa période expérimentale et jazzy de 1975 à 1979. Entourés de pointures du jazz dont Pat Metheny (guitare), Jaco Pastorius (basse), Lyle Mays (claviers) et Michael Brecker (saxophone) les compositions sont plus énergiques que les enregistrements studio, laissant une large place à l’improvisation. Les titres font de belles étincelles sur « Coyote » ou « In France They Kiss on Main Street ». Ce qui ressort principalement de ce live, c’est le passage de l’adolescence au monde adulte après l’idéalisme et le rêve hippy des 60’s. Le set s’ouvre sur un extrait du film « La fureur de vivre » et la sélection des titres fournit un joli résumé de sa période jazz expérimentale.  
Coffret Vinyle ou CD, Archives, Volume 4 : The Asylum Years 1976-1980 contient dans chacun des formats des séances-studio inédites, des versions alternatives, des raretés et titres live, un livre de photos inédites et un entretien avec Cameron Crowe. Ces coffrets ont été réalisé à partir de sources diverses : bandes stéréo originales et multipistes, prises de son radio et K7et même enregistrements de films Nagra. Qu’on se le dise !
 
 
 

 

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