JAMIROQUAI : « Automaton »

Jamiroquai

 

Après sept années d’absence, le space cow-boy est enfin de retour, de ce côté-ci de notre galaxie, avec « Automaton », un groovissime album studio, prouvant ainsi que l’ami Jamiroquai peut légitimement à nouveau revendiquer sa couronne de roi de la funkitude made in England. Car, parmi les 12 compositions de ce 8éme disque, en près de 25 ans d’intense agitation sonique, nombreux sont les hits potentiels capables d’agiter les dance-floors planétaires.

 Jamiroquai-Automaton-2017-2480x2480Après son « Rock Dust Light Star » de 2010 l’ami Jay Kay avait totalement disparu des radars. Reclus dans son vaste manoir vieux de 200 ans, situé dans le Buckinghamshire, juste au sud de la localité d’Aylesbury, la pop star y possède son propre héliport et pilote lui-même son Robinson R 44 modestement immatriculé G-JKAY. L’ami Jami’ collectionne également classic-cars et motos vintage. Avec toutes les royalties générées par ses albums précédents, il aurait largement pu la couler douce for ever et se contenter, en épicurien, de respirer le parfum des fleurs. Mais la tentation du groove se révèle parfois la plus forte. Sans doute, Jay Kay tenait-il également à se prouver à lui-même, que sa recette du succès pouvait encore fonctionner en 2017. C’est ainsi qu’est né cet « Automaton », subtil mélange de pur funk classique et de modernité électro aux influences extensives de Stevie Wonder à Daft Punk en passant par…les Bee Gees…carrément ! Revue de détail de ces 12 titres secoués comme un Orangina.

 

Vocoder auto-tuné à la Daft Punk

Jamiroquai

Et tout d’abord, voici « Shake It On » et ses séquences un peu Daft Punk, dés son intro électro. Funky come-back indeed, pour un Jamiroquai classique…puis surgissent chœurs et violons qui évoquent un peu le  brillant « Strawberry Letter 23 » des Brothers Johnson ( produits par Quincy Jones)pour un super groove fatalement intemporel . Et c’est le moment où l’on se dit : tu nous as manqué Jay Kay ! Chic et Daft Punk sont carrément réunis en hit futuriste 😉 Puis, surgit la chanson-titre « Automaton », qui pulse son intro électro synthétique façon space opera. Robotique mécanique, certes, mais également cocktail néo disco. Vocoder à la Giorgio Moroder et groove rétro futuriste. Comme si « Stayin’ Alive » des Bee Gees était soudain téléporté aux confins de la galaxie. La chanson suivante, « Cloud 9 », contrairement à son intitulé, n’est pas une reprise du vieux tube des Temptations, mais un funk léger, et cool. C’est une love song insouciante, portée par une vague de synthés pour un rythme tout simplement imparable… et l’on se dit alors que JK a décidément retrouvé la forme. Encore un hit potentiel avec « Superfresh », lequel comme son nom l’indique est une groove dance-track au refrain aussi simpliste qu’efficace. Vocoder auto-tuné à la Daft Punk…et l’on songe à nouveau aux Bee Gees, comme si leur « You Should Be Dancing » percutait  « Lose Yourself To dance » , pour créer un troublant mutant sonique né sous le signe de l’excellence. Avec « Hot Property », on joue encore dans le registre  Daft Punk, mais cette fois ils rencontrent Jacko  qui rencontre Giorgio Moroder…lequel finalement rencontre un certain Jay Kay pour une aventure bien funky et délicieusement barge. Jamiroquai défie le temps et le prouve, enfourchant sa fugueuse machine à remonter le groove sur le classique intemporel « Something About You ». Comme un tube néo disco, sorte d’arrière-arrière-petit-fils de « Rock Your Baby » directement back from the future. On note une guitare très Nile Rodgers, modéle Chic classique. Très cool.

Funky plages ensoleillées

Jamiroquai

Et surgit alors un autre hit pour l’été « Summer Girl », comme son nom l’indique, flaire bon le succès estival avec ses réminiscences de Pablo Cruise, Boz Scaggs, Michael Franks… mais aussi the Blow Monkeys avec des violons qui swinguent. On note également un petit côté Jacko, période « Off the Wall ». Bref, on est à mi-chemin entre jazz et funk rétro kitch et forcément cela ne peut nous laisser indifférents. Disco 70’s à fond la caisse, « Night out in the Jungle » évoque Silver Convention et son fameux « Fly Robin Fly ». Effets bruitages d’animaux de la  jungle. Délicatement délirante quoiqu’un tantinet mécanique, cette jungle-là mérite qu’on s’y égare. « Dr Buzz », c’est un vrai titre pour moi ça ( attention… gag version private joke : GBD a occupé les fonctions de rédacteur en chef du mensuel BUZZ de 1997 à 2014). Avec ce slow funk aussi insouciant que doré, on est à nouveau dans le registre Jamiroquai rejoue Michael Jackson. Cependant, l’ombre des Bee Gees plane également sur ce morceau, qui me fait un peu songer à leur « Spirit Having Flown » de 79…tout un programme ! Après deux titres plus faiblards, « We Can Do It » un peu balloche et « Vitamin », une  samba synthétique en free jazz funk, aux confins de Weather Report. Enfin, c’est sur le funk léger et nonchalant « Carla » que s’achève ce 8éme épisode de l’épopée Jamiroquai, porté par cette l’influence majeure qu’est Stevie Wonder, un héros que Jay Kay vénère depuis toujours. En résumé, si « Automaton » ne va certes pas révolutionner l’univers de la musique, il ne faut pourtant pas bouder son plaisir de se dorer la pilule au soleil de ses funky plages ensoleillées.

 

 

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