ALICE COOPER « Zipper Catches Skin » 

Alice CooperVoici 42 ans dans BEST GBD s’avouait passablement déçu par le 7éme épisode des aventures solo d’Alice Cooper, au titre sans doute inspiré d’une mésaventure vécue par le rocker de Detroit, lorsqu’il s’était coincé la peau des glaouis dans la fermeture éclair de son jean oubliant malencontreusement ce jour-là de les protéger d’un caleçon. Mais malgré son titre potache à la « American Pie 12 », de là en faire tout un album…Flashback !

Alice CooperDès son hallucinant tout premier LP « Pretties For You » co-produit entre autres par Frank Zappa et avec ceux qui ont suivi les vaillants « Love It to Death », début de la collab fructueuse avec Bob Ezrin, puis « Killer », « School’s Out » ou l’étincelant « Billion Dollar Babies », avec son groupe puis en solo, Alice Cooper aura su conserver un haut niveau de qualité rock jusqu’au crépuscule des 70’s. Mais à l’aube des années 80, la créativité du rocker fantasque semble s’éroder et ce « Zipper Catches Skin » en est hélas la preuve discographique. Bon, rassurez-vous l’histoire finit bien : Alice se ressaisit et travers le second millénaire, continuant à publier sans perdre haleine jusqu’à son petit dernier « Road » sorti en 2023.

 

Publié dans le numéro 172 de BEST

 

 

 Regarde-moi dans les yeux, j’appartiens aufutur et toi tu es à moi ». Ah bon ! Ah d’accord ! Ah carrément ! Ah ça alors ! Ben Vincent, qu’est-ce qui t’arrive mon bonhomme ? T’as du jeu dans les essuie-glaces ? De la guimauve dans le carburateur ? Alice Vincent Cooper Fumier, moi, j’ai décroché à « Lace and Whiskey » (1977). Depuis, tu as eu le temps de procréer un certain nombre d’albums, quelques rejetons monstrueux sur lesquels je n’avais guère envie de m’arrêter. Cette fois, si je te comprends bien, « Zipper catches skin » (la peau coincée dans la fermeture éclair), tu t’es coincé les roustons dans ton zipper et tu en fais un album concept, pourquoi pas ? Je présume que ça doit faire mal et que t’as envie de nous faire partager ta douleur. Épouvantable, pas vrai ?

Alice CooperMais Alice, dis-moi, qu’as-tu fait de ton, rock épouvante ? Il sonnait comme une B.O. speedée pour Dracula rides again. Il avait toute la puissance de l’horreur, une hémorragie mêlée d’hémoglobine et d’humour noir en tout cas, des thèmes complètement accrocheurs. Il y avait deux Alice : le morbide et l’adolescent. L’ado, c’était « I’m Eighteen », « School’s out », « Department of youth ». Quant au morbide, on le retrouvait sur : « Killer », « Dead Babies », « I Love the Dead », « Cold Ethyl », etc. Avant les Cramps, tu avais su si bien cristalliser cette angoisse qui vous étreint lorsque le sang gicle sur l’écran cinémascopique. Aujourd’hui, tu nous offres un album qui ressemble à une série « » d’horreurs en vidéo louée 24 heures pour 15 balles chez un dealer local. Et crois-moi, ça n’est pas un bon deal. Okay, il y a « I Like Girls », un duo avec Party Donahue, la petite soubrette des Waitresses. On peut aussi s’arrêter sur « FM the Future », B. O. du film « 1984 » et sa mélodie signée Lalo Schifrin, créateur de « Mission Impossible », « Mannix », etc. C’est correct, mais pas aussi excitant que « Only Women Bleed ». Quant à l’incarnation du futur… j’espère vraiment qu’il a une autre bobine que celle d’Alice. Dans cet album aux riffs tous coulés dans le même moule, Alice invente la photocopie musicale ; ça, c’est vraiment futuriste.

 

Publié dans le numéro 172 de BEST daté de novembre 1982BEST 172

 

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.