DAVID & DAVID : « Boomtown »
Voici 30 ans dans BEST, GBD craquait sur le duo made in Los Angeles David & David et publiait dans le BEST 222 la plus élogieuse de chroniques de « Boomtown » leur tout premier LP. Hélas, trois fois hélas, malgrè ses incroyables qualités harmoniques, le duo se désintègre peu de temps après cette pure merveille. Nostalgie de la carrière météorite de David & David…foi de Bar-David 😉
On parle souvent de one hit wonder, et Dieu seul sait combien il y en a eu depuis les premices du rock and roll. Et ce n’est ni Herman hermitts ???? ni Norman Greenbaum ni même les Wallace Collection qui me contrediront. Mais, parfois, et c’est plus rare, la merveille d’un coup est un album dans son intégralité. Et c’est justement le cas avec le « Boomtown » de David & David. Car, peu de temps après la sortie du LP sur le flamboyant label A&M, le duo se sépare. Ils contribueront néanmoins aux premiers albums de Sheryl Crow, avant de disparaitre du radar. David Bearwald tentera bien une carrière solo, mais sans jamais renouer avec la magie du duo. Cependant, depuis 2016 la rumeur prétend qu’ils se seraient rabibochés et que David et David travailleraient sur leur deuxième album…qu’on attend de pied ferme depuis seulement…30 ans !
Publié dans le BEST 222
David & David, a priori ça a l’air d’un gag. Et pourtant… Sur la platine, leur premier LP déchire l’air électrisé et me téléporte hic et nunc vers LA la « ville-champignon ». Ah la force de la mélodie et des mots, cette alchimie rare et parfaite qui défie au feeling toute logique géographique. « Boomtown » représente l’échiquier géant de LA., l’énergie de la rue. Dans cette ville où l’on ne marche jamais, la rue appartient aux prolos. Les zonards sur les trottoirs de Sunset Boulevard ont bien peu de choses en commun avec les gros salaires de Bel Air. LA et ses rock-stars adulées sont à des années-lumière de cette réalité urbaine. S’ils me rappellent les Eagles du début ou America, David & David ont encore tous leurs crocs pour mordre ce quotidien monochrome qui défie tous les néons d’Hollywood. Jamais je n’oublierai ces clodos de vingt ans largués et mendiants à la sortie des fast food qui fouillent les poubelles pour se sustanter, les déracinés du Golden State. « Boomtown » a cette référence implacable qui vous prend les tripes et la tète. David Ricketts débarque de Philadelphie au début des 80’s. Des tripots de downtown LA aux clubs de west LA, de bar en bar David ( ha ha ha 😉 ) rencontre David Baerwald qui zonait dans la photo porno. Le duo attaque la scène rock en 84. Sans frime ni glitter, à la manière de Tom Waits. David & David font craquer la presse et les A & R. Leur album « Boomtown » est une perle rare, de la poésie de l’ère industrielle, bercée d’une pointe de country, traversée d’une énergie ravagée. Foi de Bar-David ces David et David sauront vous secouer ; sinon je ferme mon Bar 😉
Publié dans le numéro 222 de BEST daté de janvier 1987