REPUBLIK : « Elements »
Fascinée par la « Légende du Rock » et également hantée par quelques rockers légendaires comme les deux Talking Heads Tina Weymouth et Chris Frantz, la Plasmatic Wendy James, mais aussi James Chance et Yvan Julian, le guitariste de Richard Hell, Republik, la formation de Frank Darcel pulse de tout l’éclat de son rock sombre dans cette irrésistible collection de 12 titres.
Judicieusement financé par le crowdfunding de Kiss Kiss Bank Bank, l’album de Republik est un long combat enfin achevé par un incontestable sentiment de victoire. Frank Darcel, l’ex-guitariste de Marquis de Sade- d’Étienne Daho aussi sur le premier « Mythomane »- puis d’Octobre et de Senso, aurait pu se contenter de vivre sur son statut mythique. Mais pour une fois, contrairement à tous ses groupes passés, Frank s’est enfin décidé à se placer dans la lumière, au centre du jeu, en assumant enfin son statut de chanteur. Et avec sa voix grave à la manière d’un Johnny Cash rennais il vocalise enfin sur ses propres compositions. Dès le premier titre « Mystery », aux réminiscences du Velvet Underground et des Psychedelic Furs, Republik impose sa vision du rock. Parvenant avec art à concilier tradition et modernité, c’est avec « Saleen » que Republik fait sans doute le plus fort, en croisant tout l’esprit du Velvet Underground avec un « je ne sais quoi » d’électro, dont le petit gimmick répétitif lorgne du côté du hit de the Avener. Suit une surprenante composition en allemand « Ich Bin Schmutzig » où se déchainent les barrissements sauvages du saxe du contorsionné de James Chance. Comme la plupart des autres titres de cet « Elements », « In My Street » est interprété en anglais. Ici, sur un irrésistible gimmick de guitare, la voix de Frank fait couler un blues glacé, lorsque la climatique « Move » conte une ténébreuse relation amoureuse. Et si l’on pouvait encore douter que le punk rock de New York a eu une influence cruciale sur celui de Darcel, la très Talking Headsienne « Family » lorgne également du côté de leurs collègues Television.
Vive la Republik
C’est définitivement destination Manhattan, lorsque la voix grave et assurée de Darcel flirte avec la mythologie rock, se mêlant aux chœurs de l’ex Talking Head- et Tom Tom Club- Tina Weymouth et de l’ex-Transvision Vamp Wendy James sur la délicate « Winter of Love », sorte de comptine enfantine quelque peu vénéneuse. Bien plus déjanté et aux confins de Spirit et de Zappa, boosté par la voix entêtante de Christian Dargelos, fameux chanteur du groupe rennais les Nus, « Democracy » peut être considéré comme le manifeste libertaire de Republik. Plus speed, « Reality » pulse son rock à la ténébreuse beauté. Comme si Frank nous gardait le meilleur pour la fin, les deux chansons les plus émotionnelles ferment cet album crucial. Tout d’abord l’envoutante « la fin des temps » qui nous arrache à l’attraction terrestre sur la guitare hantée d’Yvan Julian, le guitariste de Richard Hell & the Voidoids. Et finalement « Born This Morning », une ode délicate à la jeunesse éternelle avec Yann Tiersen en invité de marque où l’ombre éternelle du Velvet s’inscrit en filigranes. Si après tout cela, l’ami Frank ne voit pas son mandat de Président de la Republik à nouveau largement plébiscité, c’est décidément à désespérer du rock…et de la politique. Vive la Republik, vive la Bretagne, vive la France…
Tournée showcase Republik
Release Party, Le Dejazey Rennes
12 novembre, 20 h 30
Showcase MJC Morlaix,
13 novembre, 19 h 30, point presse/ rencontres 21 h
Concert le Galway, Lorient
14 novembre, 21 heures
Showcase le Pop In Paris,
17 novembre, 22 heures
Showcase Gibert Joseph, Paris
18 novembre, 18 heures
Concert Les Valseuses, Lannion
19 novembre, 21 heures
Concert Le Lennon’s Bar, Lennon, 29
21 novembre, 21 heures
Concert l’Ubu, Rennes
26 novembre, 22 heures
Concert Le Melody Maker, Rennes
3 décembre, 21 heures
Concert les Rockeurs ont du Cœur, Nantes
12 décembre, heure à fixer