THE ANALOGUES À PLEYEL
L’ami Ramon Pipin avait pourtant essayé, tout comme mon pote Gilbert, Azoulay de m’entrainer aux confins de la capitale pour assister à ce qui devait être un concert exceptionnel des néerlandais Analogues, supposés être la crème de la crème des copy-cats des Beatles. Hélas, trois fois hélas à la lecture de ce live report, il semblerait que j’ai eu bien raison de rester au chaud à la maison… à écouter les Fab Four… les vrais !
Par Ramon PIPIN
Ohhh, je sais que ça va se retourner contre moi, mais voilà : il y a presque 6 ans, j’ai découvert les Analogues par hasard et, époustouflé par la qualité de leur travail, j’ai pris mon téléphone en bakélite et j’ai secoué 40 de mes potes pour les emmener en train les voir à Amsterdam au Théâtre Carré, où ils jouaient l’intégrale de « l’album blanc » des Beatles. Un concert superbe, dont « Revolution n°9 » où il n’y avait qu’un Revox sur scène, mais qu’ils avaient recréé ! Nous avions tous des étoiles dans les yeux… Mais ce soir, dans la salle Pleyel, c’est la quatrième fois que je les vois et… la magie n’est plus là. Bien sûr, c’est parfait (ou presque), et oui, les chansons en particulier sont parfaites, mais j’ai eu l’impression de voir un groupe d’interprètes talentueux et sans âme. Je me demandais pourquoi ils me séduisaient de moins en moins, et ce soir, ça m’a sauté aux yeux ! McCartney et Lennon sont des chanteurs ET des interprètes inaccessibles, tous deux dotés d’une puissance vocale exceptionnelle, bercés par Little Richard, et moi je regardais de pâles chanteurs, je ne ressentais aucune émotion.
Cela m’a laissé pantois, car qu’est-ce que « Dear Prudence » sans la voix de John, qu’est-ce que « Oh Darling » sans celle de Paul, et même qu’est-ce que « While my guitar gently weeps » sans celle de George ? Le batteur original a changé, il est un peu meilleur que le précédent, mais il n’y a pas de personnalité, et Ringo, qui explique dans sa Masterclass que lorsqu’il joue en binaire, il met toujours du « 2% ternaire », reste inimitable. Bref, mon enthousiasme initial s’est refroidi et je ne pense pas retourner les voir de sitôt (à moins qu’ils ne fassent « Revolver » en entier, mon album préféré). Vous allez encore me dire que je n’aime rien, mais cette année j’ai vu Leprous 3 fois – extraordinaire – et le big band de Louis Cole ( Voir sur Gonzomusic ) tout autant. Alors pardonnez ma tempérance. Je connais sans doute trop bien l’œuvre des Beatles, dans ses moindres recoins, et personne ne pourra reproduire leur génie, comme personne ne pourra reproduire celui d’Hendrix ou de Led Zeppelin. La seule utilité que je vois à ces concerts (qui coûtaient 30 euros il y a 6 ans et 130 euros aujourd’hui), c’est que quelques jeunes têtes étaient présentes et qu’elles se précipiteront peut-être pour écouter les albums originaux. « Now it’s time to say Goodnight »…