HEAVY METAL / URGH ! A MUSIC WAR
Voici 41 dans BEST GBD se la jouait à la fois cinéphile ET rock en croquant deux BO aussi puissantes que tonitruantes de deux films rock : la new wave en fusion capturée live par le doc URGH ! A MUSIC WAR et la sérieusement musclée HEAVY METAL, qui accompagne le film d’animation SF à sketches inspiré du fameux magazine de BD du même titre. Flashback…
Si je suis incapable de me souvenir où j’ai bien pu assister à la projo de URGH ! A MUSIC WAR, par contre je n’ai jamais oublié que j’ai vu HEAVY METAL – et en cinerama encore !- dans un des plus beaux cinémas du monde, the Dome Theater situé au 6360 Sunset Boulevard à Hollywood. Hélas cette salle iconique n’aura, comme beaucoup de salles autour du monde hélas, pas résisté au COVID. Le Dome a définitivement fermé ses portes en avril 2021 et c’est encore une triste page du cinéma qui se tourne. Heureusement nos souvenirs eux ne meurent jamais… keep on dreaming…
Publié dans le numéro 159 de BEST :
Voici les toiles de fond de deux films rock qui reflètent à leur manière une certaine qualité sonic. Mais heureusement aussi, deux albums qui s’opposent sur la plupart des points. « Urgh ! » est live et résolument new-wave, alors que « HM » n’est qu’un catalogue d’inédits d’artistes confirmés qui s’adonnent (ou non) au heavy metal. Le seul groupe en commun des deux BO, c’est Devo qui bouffe à tous les râteliers, live sur « Urgh ! » avec « Uncontrolable Urge » et inédit sur « HM » avec « Working in the Coal Mine », une techno pop rapide et bien enlevée. « Urgh! » et ses 27 groupes live se présente comme une anthologie de la new-wave anglaise et américaine.
Des plus commerciaux aux plus obscurs, les groupes défilent au rythme des quatre faces du double LP: Police, OMD, XTC, Devo et Gary Numan pour les stars puis Klaus Nomi, X, Wall of Voodoo, pour les petites comètes. Le film a été tourne par le producteur Michael White (« Rocky Horror Pictures Show », « Rude Boy », etc.) à Londres, New-York, Los Angeles et Fréjus pour la note exotique. Seul reproche : on n’entend le public qu’à la fin des morceaux ou sur les intros, le son trop clean me rappellerait presque « Frampton Comes Alive », un paradoxe !
Si je n’ai pas vu« Urgh ! » par contre, je me suis laissé balader avec plaisir par les une heure trente du fantastique trip galactique de « Heavy Metal ». Le film porte le nom d’un célèbre magazine de science-fiction américain. « HM » est un film d’animation à sketches, à épisodes, qu’une maléfique boule verte énergétique relie entre eux en guise de fil rouge. Mais la musique ne s’arrête jamais. À chaque instant, sous presque tous les dialogues, le rock distille son énergie. D’abord le puissant générique signé Sammy Hagar, puis Blue Oyster Cult et les grands vaisseaux de l’espace. Cheap Trick « Reach Out ». Don Felder( Eagles) et l’inattendu West Coast Hard « Heavy Metal (Takin’ a Ride) », et enfin la scène finale du combat contre le mal par la courageuse amazone (cf. pochette) porté par le joli « Blue Lamp » sur la voix de Stevie Nicks. On signale aussi la présence de notre Trust national dans l’espace de ce double 33 tour au milieu des Black Sabath, Journey. Nazareth, etc. Comment dit-on cocorico dans l’espace ? La réponse justement se trouve au cœur de ce Metal-là.
Publié dans le numéro 159 de BEST daté d’octobre 1981