CLICKBAIT
Si l’on s’en tient à sa définition, CLICKBAIT est « un contenu dont le but principal est d’attirer l’attention et d’encourager les visiteurs à cliquer sur un lien vers une page web particulière. ». En fait, on peut le traduire par « pute à clics ». Et c’est bien sur cet axiome que repose tout le fil conducteur de cette brillante mini-série australienne, qui dénonce les ravages et les manipulations des réseaux sociaux : le coach sportif d’un lycée est enlevé et un site internet le montre en direct tenant une pancarte promettant qu’à 5 millions de vues… il sera exécuté.
Après SECRET CITY, voici à nouveau une excellente série made in antipodes. Car si CLICKBAIT est censée se dérouler de l‘autre coté du Bay Bridge de San Francisco, à Oakland, il s’agit bien là d’une série australienne- même si la plupart des comédiens sont américains- et de surcroit de la meilleure facture. En tout, huit épisodes, dont chacun est axé sur un des personnages centraux de l’intrigue tels « La sœur », « L’épouse », « La maitresse » ou encore « Le reporter ». Et c’est justement dans ses personnages que CLICKBAIT tire toute sa force. D’abord il y a Nick (Adrian Grenier), le protagoniste central : l’entraineur de l’équipe de féminine de basket victime d’un enlèvement qui réapparait en direct sur le net, le visage tuméfié et tenant successivement des pancartes affichant « j’abuse des femmes » puis ensuite le troublant « A 5 millions de vues je meurs ». Pia ( Zoe Kazan) sa sœur cadette, infirmière courage, qui se transforme en détective pour tenter de sauver son frère et laver l’honneur de sa famille. Sophie ( Betty Gabriel) l’épouse de Nick, qui finit par douter de son mari avant de réaliser qu’ils sont tous victimes d’une manipulation. Roshan ( Phoenix Raei) le flic tenace qui tentera l’impossible pour retrouver Nick ou encore Emma (Jessie Collins) qui assure être la maitresse de Nick.
Au-delà du suspense particulièrement abouti de la série et de ses nombreux rebondissements, CLICKBAIT dénonce très habilement et avec la plus grande vigueur les manipulations comme les mensonges qui fleurissent sur internet et plus particulièrement sur les réseaux sociaux. Et surtout, elle tient à nous alerter sur les dangers de toutes les dérives possibles sur la toile, où le loup se déguise si aisément en agneau, pour mieux tromper et mieux frapper. Porté par son coté thriller 2.0 , comme par ses rebondissements à tiroirs jusqu’aux dernières scènes, la série tournée à Melbourne est diffusée depuis fin aout sur Netflix où elle fait un carton. Et après l’avoir visionnée je vous garantie qu’on en devient très vite accro.
Diffusée depuis le 25 aout 2021 sur Netflix