THE HIVES « Forever Forever The Hives »   

the-hivesDeux ans après « The Death of Randy Fitzsimmons », les Suédois offrent avec « The Hives Forever Forever The Hives », un manifeste de puissance garage-punk, où humour, politique et riffs cinglants confirment leur statut de groupe live le plus explosif de la planète. Un album flamboyant, drôle et féroce, qui rappelle les heures les plus glorieuses de ces riches ruches soniques qui font buzz buzz buzz dans les oreilles de de notre happy-culteur… JCM.

the-hivesPar Jean-Christophe MARY

 

Ils sont cinq, vêtus de noir et blanc, fidèles à leur esthétique depuis plus de vingt-cinq ans. Depuis leur émergence à la fin des années 1990, les Hives se sont imposés comme l’un des rares groupes capables de concilier la fougue punk rock garage, la rigueur du rock’n’roll classique avec une théâtralité assumée. Avec leur septième album, « The Hives Forever Forever The Hives », paru le 29 août, les cinq Suédois poursuivent une trajectoire singulière : celle d’un collectif qui, loin de s’assagir, entretient l’énergie de ses débuts tout en assumant ses références. Dans la lignée de son prédécesseur l’explosif « The Death of Randy Fitzsimmons » (2023), qui marquait leur grand retour après une décennie de silence, ce nouvel opus frappe par ses riffs assassins et son humour potache dans un cocktail toujours aussi irrésistible. Un style singulier, une esthétique à part qui en 2025 conserve une étonnante vitalité. Dès l’« Introduction » instrumentale, le ton est donné. Le groupe affiche son ironie coutumière et son goût pour le détournement avec un clin d’œil appuyé à Beethoven. Puis vient l’explosion sonore avec « Enough Is Enough » un brûlot punk contre l’uniformité du monde moderne. Le tempo est implacable, appuyé par la voix narquoise de « Howlin’ Pelle Almqvist ». Puis « Hooray Hooray Hooray » prend la suite comme un slogan scandé, entre hymne de stade, hargne garage et cri de ralliement punk où les chœurs scandés ajoutent une dimension de ferveur collective. La filiation avec AC/DC s’entend clairement dans « Bad Call » avec ces riffs lourds, cette rythmique martiale et texte acerbe à l’humour noir qui croque la décadence de notre monde contemporain. À l’inverse, « Paint a Picture » surprend par ses variations rythmiques et sa complexité formelle, ces changements de tempos, ces guitares qui déraillent et ce refrain flamboyant qui rappelle l’influence new-yorkaise des Strokes, avec la brutalité des Hives en plus. Vitesse supersonique, agressivité maximale, voilà qu’un souffle hardcore surgit sur « O.C.D.O.D. », brûlot agressif et sans concession porté par Pelle Almqvist qui éructe comme un punk sorti tout droit des 80’s. Plus politique, « Legalize Living » associe riffs énergiques et sirènes de police qui raisonnent comme un avertissement funeste. Puis vient l’« Interlude », courte respiration avant que l’énergie garage de « Roll Out the Red Carpet » ne relance la machine, renouant avec l’âge d’or de « Veni Vidi Vicious » et de « Tyrannosaurus Hives ». Tout comme « Born a Rebel » et son riff à la Duane Eddy. Vient ensuite « They Can’t Hear the Music », titre festif et fédérateur qui sonne comme une véritable profession de foi rock’n’roll. Le ton se fait plus grave avec « Path of Most Resistance », titre new-wave punk aux faux accents des Stranglers qui évoque la condition moderne, entre liberté illusoire et enfermement quotidien. Enfin, le morceau-titre « The Hives Forever Forever The Hives » boucle la boucle dans une ambiance rock garage proche des Strokes porté par un refrain entrainant qui devrait sans l’ombre d’un doute être repris par un Zénith sold-out en novembre. On parie ?

 

 

 

 

 

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