MACRON… ON VA FUMER LA MOQUETTE !
Dans son interview au Figaro, Emmanuel Macron fustige « les effets délétères de la consommation de drogues et sur la délinquance »… mais quelle hypocrisie ! Qu’est-ce qui lui passe par la tête ? Bon, on connait les réponses : donner des gages à la fois à son électorat le plus droitier et aux lobbies français du pinard, de l’alcool et des médicaments. À 43 ans le Président se giscardise allègrement, se transformant en « vieux con » avant l’heure, immense déception pour tous ceux qui espéraient au moins un certain pragmatisme en la matière. Lorsque 40 États US, mais aussi entre autres le Canada, le Mexique, le Pérou et plus près de chez nous l’Espagne, le Portugal, la Suisse, l’Italie, le Royaume-Uni, la Belgique, l’Allemagne, la Hollande ont décidé de légaliser et/ ou de dépénaliser, TOUTES ces nations sont-elles dirigées par des inconscients criminels qui abandonnent leur jeunesse ou au contraire par des leaders courageux éclairés ? À votre avis….
Décidément, au fil des ans, on entend toujours les mêmes vieux arguments, aussi faux qu’éculés, défendus par la frange la plus droitière de nos politiques. Rien n’a changé depuis la loi du 31 décembre 1970…50 années de glaciation sans le moindre débat. Circulez, il n’y a rien à voir, à part une répression aussi aveugle que sourde. Pourtant, si cette dernière avait démontré la moindre efficacité, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Or, envers et contre toutes les politiques répressives, menées en un demi-siècle, notre pays demeure le principal consommateur de drogues d’Europe. En clair plus on interdit, plus on consomme. Et cela n’interpelle pas notre Président ? Si la Prohibition de l’alcool avait fait ses preuves pourquoi les États-Unis auraient-ils fait marche arrière en la matière ? Un siècle plus tard, les mêmes erreurs génèrent les mêmes effets : chacun de nos quartiers a désormais son petit Al Capone qui pourrit la vie de ses habitants, tandis que les forces de sécurité jouent aussi inlassablement que futilement aux gendarmes et aux voleurs, au lieu de se concentrer sur leurs missions régaliennes. Aujourd’hui, Emmanuel Macron se propose d’ouvrir un débat sur les drogues… tout en annonçant que d’ores et déjà la légalisation des drogues douces serait exclue. Donc on débat… mais les conclusions du débat sont déjà imposées… sans qu’on en ait débattu. On se croit chez Ubu roi ou chez George Orwell, c’est juste pathétique dans une France du XXIème siècle.
« Ceux qui prennent de la drogue – et cela concerne toutes les catégories sociales – doivent comprendre que non seulement, ils mettent leur santé en danger, mais qu’ils alimentent aussi le plus grand des trafics. On se roule un joint dans son salon et à la fin on alimente la plus importante des sources d’insécurité. », déclare le Président de la République qui marche sur la tête. S’il faut en croire un tel argument fallacieux, lorsque je fume un joint dans mon salon, je suis directement responsable de l’insécurité qui règne dans les quartiers… mais WHAT THE FUCK… c’est comme si en buvant un verre de pinard dans ma cuisine je devenais soudainement complice de toutes les cirrhoses du foie et autres cancers générés par l’abus d’alcool ? Mais de qui se moque-t-on ? Comment un État moderne et démocratique peut-il ainsi se défausser sur ses citoyens lambda de sa totale absence de courage politique ? Et on pousse le délire macronien à son paroxysme, lorsqu’il assène avec autant de hargne que d’aveuglement : « Les éradiquer par tous les moyens est devenu la mère des batailles, puisque la drogue innerve certains réseaux séparatistes, mais aussi la délinquance du quotidien, y compris dans les petites villes épargnées jusqu’ici. Ne laisser aucun répit aux trafiquants de drogue, c’est faire reculer la délinquance partout », souligne le Président. Sans parler de « l’effet de glissement vers les drogues dures » dénoncé par le même, ultime argument usé jusqu’à la corde (de chanvre) qu’on nous assène depuis toujours sans la moindre preuve pour l’étayer… nous prenant vraiment pour des demeurés.
Mais quelle hypocrisie ! Que de mauvaise foi ! Si Macron voulait réellement éradiquer, le trafic, alors il suffirait de légaliser la consommation et la vente de drogues douces pour justement pouvoir la contrôler, comme l’État supervise l’alcool et le tabac, et surtout générer des revenus fiscaux qui pourraient être affectés à la prévention, à l’information et au traitement. Ainsi le cannabis ne serait plus un centre de coût, un puit sans fond, voire un tonneau des Danaïdes, engloutissant encore et toujours en vain plus de deniers publics, mais générerait, comme aux États-Unis, par exemple, de solides rentrées fiscales, tout en économisant des centaines de milliers d’heures de fonctionnaires Police Justice, qui pourraient être consacrées à justement lutter contre l‘insécurité. Sans parler de tous les bienfaits thérapeutiques apportés par cette plante injustement diabolisée. Refuser d’aborder ces problèmes sans tabou est non seulement une faute grave, mais surtout une erreur politique. Le prix à payer pour le pouvoir actuel se retrouvera forcément dans les urnes. Flatter ainsi les vieux lecteurs du Figaro, par de telles déclarations démagogues ne fera que creuser le fossé entre la République En Marche et la jeunesse de France. Quant aux vieux fumeurs de joints, comme moi, ni Pompidou, ni Chirac, ni Giscard, ni aucun autre va-t-en-guerre contre la drogue ne sont jamais parvenus à me dissuader de fumer la moquette ou autre chose, en lieu et place de ma weed. Allons-nous devoir publier un manifeste co-signé par les « 20 millions de salauds » qui exigent leur liberté de planer ? Je veux bien signer des deux mains ! « Je me bats pour le droit à la vie paisible », affirme hypocritement le chef de l’État en une du Figaro. Non, il se bat pour la droite extrême, avec ce billard à trois bandes, ces œillades adressées aux électeurs de Marine Le Pen, prouvant ainsi qu’il a définitivement trahi les promesses de son « en même temps ». Mais en même temps, justement, quel lamentable gâchis !